Bilan de l’IGESR sur l’enseignement différencié au collège

L’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (IGESR) a récemment publié un rapport faisant le bilan de la mise en place des groupes de besoins en français et mathématiques pour les classes de 6ème et 5ème à la rentrée 2024. Ce dispositif intégré au « choc des savoirs » visait à mieux accompagner les élèves en difficulté.
Le rapport souligne que les groupes de besoins ont permis une réduction des effectifs dans certains cours mais sans effet notable sur la qualité pédagogique. Les pratiques d’enseignement n’ont pas suffisamment évolué vers une véritable différenciation. Les groupes, souvent rigides, ont rarement été revus en cours d’année et ont parfois contribué à stigmatiser les élèves les plus en difficulté.
Sur le plan organisationnel, les regroupements ont généré de fortes contraintes notamment en matière de complexité des emplois du temps, de mobilisations importantes des moyens matériels et humains ainsi que d’effets indirects sur la vie scolaire. Ces éléments ont pesé sur le fonctionnement des établissements avec un impact direct sur les services des collectivités (transports, restauration, encadrement périscolaire…).
Le rapport invite à abandonner l’approche uniforme des groupes de besoins et à privilégier des dispositifs plus souples et adaptés aux réalités locales, notamment la mise en place de plans de réussite scolaire pilotés par les équipes éducatives en lien avec les territoires. L’IGESR préconise également de favoriser des formes variées d’accompagnement : co-intervention, tutorat, ateliers ponctuels, groupes à géométrie variable ajustés selon les progrès des élèves.
Enfin, le rapport insiste sur la formation des enseignants à la différenciation pédagogique et au travail collaboratif, ainsi que sur le soutien aux collectivités pour adapter les espaces et les outils au service de ces nouvelles modalités d’organisation.