ONDES
URBAINES

Ondes moyennes n°694 -

Rythmes scolaires: un assouplissement qui ne fait pas l'unanimité


Destiné à permettre de boucler le dossier de la réforme des rythmes scolaires, le décret complémentaire de Benoît Hamon, nouveau ministre de l’Education nationale, fait figure de réel assouplissement, pour répondre aux inquiétudes de certains élus, enseignants et parents d’élèves.
En effet, s’il ne se substitue pas au « décret Peillon », il donne une grande marge de manœuvre aux collectivités par rapport à celui-ci, pour répondre aux difficultés de certaines à mettre en œuvre la réforme initiale, se voulant donc un « ajustement », par le biais de possibles exprimentations.
Actuellement, 6% de communes n’ont pas présenté leur projet d’emploi du temps pour l’an prochain, celles à qui est principalement destiné ce décret, tandis que 17% des communes avaient dores et déjà appliqué la réforme Peillon en 2013.
En substance, si le temps d'activité  périscolaire n’est pas remis en cause, les trois heures qui lui sont octroyé pourraient être regroupées sur une demi-journée, une dérogation autorisant ainsi des semaines de huit demi-journées de classe. Ceci supposant des journées de classe à six heures.
Au Conseil supérieur de l’éducation (CSE), ce décret a été bien loin de faire l’unanimité,  au contraire. Présenté le 5 mai, il a été rejeté massivement par la communauté éducative qui perçoit ce décret comme un retour en arrière sous forme de dérogation, et regrette la possibilité du retour de la journée de six heures : 3 voix favorables pour 27 absentions et 31 suffrages hostiles. Autre crainte de ces derniers : une révision des emplois du temps déjà présenté des 20 000 communes qui appliqueront la réforme à la rentrée. Le gouvernement n’est cependant pas tenu de respecter l’avis de cette instance consultative.
Présenté le 6 mai à la Commission consultative d’évaluation des normes (CCEN), instance principalement composée d’élus locaux ainsi que de représentants de l’Etat, il y a en revanche reçu un « avis favorable ». Le même jour, François Hollande, lors d’un entretien sur RMC, a affirmé que « le décret Hamon entrera en vigueur ».
A la suite de sa présentation au conseil des ministres, le 7 mai, il sera publié ce jeudi 8 mai, afin - selon la communication du ministre de l’Education nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche -, de prendre en compte « que certains modes d’organisation, pourtant fidèles aux principes visant à mieux répartir le temps d’apprentissage et concourant aux objectifs de la réforme ne peuvent actuellement être mis en place », et actant ainsi l’assouplissement du « décret Peillon » par de possibles expérimentations.

n°694

07 Mai 2014

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