ONDES
URBAINES

Ondes moyennes n°675 -

L'approche circuits courts pour développer l'économie locale


A l’issue des 5èmes Rendez-vous de l’intelligence locale du 11 décembre 2013, le président de la Fédération des Villes Moyennes, Christian Pierret, ancien ministre, maire de Saint-Dié-des-Vosges, a présenté un manifeste intitulé :  Manifeste de la FVM : « Quand les territoires s’approprient leur économie ». Il apparaît, en effet, aujourd’hui nécessaire de traiter le problème du développement économique différemment, en prenant en compte les emboîtements d’échelles et l’impératif de développement durable. Il ne s’agit nullement de prôner un quelconque repli sur soi, voire un retour à l’autarcie, mais bien d’inscrire cette nouvelles stratégie dans une dynamique de développement mondialisé.
Organisé en partenariat avec la Caisse des Dépôts et son Institut pour la Recherche, ces Rendez-vous de l’intelligence locale se sont appuyés sur les principales conclusions d’un travail de recherche sur les « Circuits courts et les modèles de développement territorial intégrés *».
Réaffirmer l’ancrage local des dynamiques de développement
Les différents territoires représentés lors de cet événement ont par l’exemple réaffirmé que l’économie de proximité constitue bien une nouvelle voie, qu’il s’agisse de circuits courts, d’économie circulaire et plus généralement des différentes formes d’économie relevant de l’innovation territoriale et de la valorisation des ressources locales.
Dans les stratégies de circuits courts l’innovation est essentielle et elle se situe sur tous les plans : technique, organisationnel, social, de gouvernance, dans les modes de valorisation économique. L’émergence de logiques économiques plus intégrées au niveau local contribue à la revitalisation des territoires, et à la reconstitution de filières locales, en permettant une meilleure connexion entre les ressources et des besoins locaux. La problématique amène alors à repenser des organisations économiques, plus décentralisées, se démarquant des logiques de rationalisation verticales et « fordistes », caractérisées par la concentration des organisations.
Et les collectivités locales
Les stratégies de circuits courts impliquent l’articulation des échelles territoriales. A l’origine, l’initiative de l’action se situe à un échelon territorial « simple » (commune, intercommunalité); à l’épreuve de la mise en œuvre, se révèlent différentes interdépendances, avec d’autres territoires et d’autres dimensions spatiales. Elles permettent de faire jouer des complémentarités, ainsi que des compétences territoriales de différents niveaux.
Les collectivités territoriales apparaissent comme des acteurs privilégiés pour impulser de nouvelles dynamiques de circuits économiques locaux. Mais ces initiatives supposent une évolution de leurs modes de fonctionnement et de leur organisation.
La volonté d’une collectivité territoriale de s’impliquer dans des stratégies de développement intégré suppose une plus grande transversalité dans les modes de travail et l’organisation même des services (traditionnellement sectoriels), ainsi qu’au niveau des processus de décision.
La gouvernance des circuits courts doit encourager l’initiative privée diffuse dans laquelle les collectivités publiques et leurs opérateurs se trouvent en position de facilitateurs, avec un rôle d’accompagnement plus important, qui doit se prolonger dans l’évolution des projets.

 

Des propositions concrètes
L’efficacité économique des démarches de « circuits courts » ne peut être établie qu’à partir de nouveaux modes de calcul des coûts et des prix, c’est-à-dire si l’on réintroduit les coûts externalisés dans l’évaluation des rentabilités. Les modèles économiques doivent réintégrer une « vérité » des coûts globaux (intégrer les coûts des transports, de l’énergie, du CO2, et  au-delà, du chômage, du manque de qualification, des coûts sociaux plus généralement). Cela nécessite la mise en place d’instruments et de dispositifs adéquats de mesure des flux – matières, finances, ressources humaines - à l’échelle locale.
Par ailleurs, la prise en compte de nouveaux facteurs de richesse (ressource environnementale,  savoir-faire et compétences, investissement « affinitaire », coopérations) incite à l’implication des modes d’entrepreneuriat alternatifs (du secteur coopératif notamment), ou à la mobilisation de l’épargne de proximité.
C’est sur cette base, que le président de la FVM, Christian Pierret, a présenté 18 propositions  pour promouvoir et valoriser l’économie de proximité et développer l’emploi dans les territoires.

* mené par l’institut  CDC pour la Recherche et le programme Leed de l’OCDE

n°675

11 Déc 2013

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Président : Gil Avérous

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Rédacteur en chef
Guillaume Ségala

Rédaction
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Secrétariat
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