ONDES
URBAINES

Ondes moyennes n°564 -

Dépenses environnementales en France - Maintien à un niveau élevé lors de la crise


Dominique Dron, nouvelle Commissaire générale au développement durable (depuis le 2 mai 2011, succédant à Michèle Pappalardo), a dévoilé au grand public le Rapport de la Commission des comptes et de l’économie de l’environnement le 27 juin dernier. Les chiffres disponibles sont ceux de 2009, et ont l’avantage de faire un panorama très précis des dépenses environnementales avant, pendant et juste après la crise financière.

Le concept de « dépense de protection de l’environnement » présenté dans ce rapport mesure l’effort financier des ménages, des entreprises et des administrations publiques pour la prévention, la réduction ou la suppression des dégradations de l’environnement.
La dépense prend en compte les consommations et les investissements en produits environnementaux, ainsi que les transferts entre agents (aides, paiements pour le service de gestion des déchets…). 

Le contexte de crise

La stabilité des dépenses de protection de l’environnement s’inscrit dans le contexte de récession qu’a connue l’économie nationale en 2009, où le PIB a reculé de 2,1 %. Selon l’Insee, la demande intérieure à prix courants, toujours croissante depuis plusieurs dizaines d’années, est en baisse de 0,6 % en 2009. L’investissement qui avait progressé de 4,4 % en 2008 et de 9,0 % en 2007, baisse quant à lui de 7,6 % en 2009. La consommation finale des ménages reste stable en 2009 (+ 0,1 %), après avoir vu sa progression ralentir en 2008 (+ 3,4 %).

Secteur public essentiel

Seule la consommation finale des administrations publiques reste en hausse (+ 4,1 % en 2009, + 3,4 % en 2008). Les activités de protection de l’environnement souffrent moins de la crise économique que d’autres secteurs. Certaines dépenses sont liées à des obligations réglementaires avec des échéances à respecter, comme c’est le cas pour la mise aux normes des installations de traitement des eaux usées. Le respect des réglementations existantes, leur durcissement et l’apparition de nouvelles réglementations ont jusqu’à présent eu un effet levier sur les dépenses de protection de l’environnement.
En effet, de nombreuses dépenses de protection de l’environnement sont contraintes, telles les dépenses des ménages et des entreprises pour gérer leurs déchets ou pour passer un contrôle technique automobile (dont une partie concerne l’environnement). Enfin, certains programmes pluriannuels et subventions des administrations publiques sont relativement peu sensibles aux changements conjoncturels ; par exemple les aides des agences de l’Eau, la gestion des parcs naturels régionaux ou les subventions pour les achats de produits plus respectueux de l’environnement.

Repli des offres d’emploi 

Sur la période 1997-2009, les offres d’emploi environnemental ont progressé de 10,5 % par an, loin devant la progression tous métiers confondus (+ 1,1 % par an). Mais le marché du travail des métiers de l’environnement fait les frais des incertitudes économiques qui ont marqué l’année 2009. Pour la première fois depuis 2001, les offres d’emploi dans les domaines environnementaux sont en net repli de 11,6 %. Tous les métiers qualifiés sont touchés, hormis ceux de chargé de protection du patrimoine naturel et d’agent de traitements dépolluants. Les demandes d’emploi portant sur les métiers environnementaux progressent à un rythme accéléré (+ 27 %), plus vite que celles tous métiers confondus. Les emplois d’agents d’entretien et d’assainissement sont toujours les plus recherchés, tant du côté de l’offre (56 %) que de la demande (33 %).
 

n°564

06 Juil 2011

2






Partager sur :



Directeur de la publication
Président : Gil Avérous

Directeur de la publication
Jean-François Debat

Rédacteur en chef
Guillaume Ségala

Rédaction
Armand Pinoteau, Margaux Beau, Arthur Urban, Anaëlle Chouillard

Secrétariat
Anissa Ghaidi