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URBAINES

Ondes moyennes n°522 -

Education - Aménagement des rythmes scolaires


Le ministre de l’Education nationale, Luc Chatel, a lancé en juin 2010 une consultation nationale sur l’aménagement des rythmes scolaires. Partant du constat que le système scolaire français compte l’un des plus grands nombres d’heures de cours en Europe, mais réparti sur un nombre de jours de classe parmi les plus bas, le ministre a souhaité réduire la durée des journées de cours et repenser l’ensemble du calendrier hebdomadaire et annuel. Le rythme de travail actuel serait en effet cause de fatigue et de stress pour les élèves, et nuirait à leurs capacités d’apprentissage.
Un rapport de la Cour des Comptes, remis en mai dernier, conseille ainsi de « redéfinir l’organisation du temps scolaire dans un sens conforme à l’intérêt des élèves ». Résultat de plus de deux ans d’enquête dans six académies françaises et trois pays européens, le rapport intègre également les conclusions de l’Académie de médecine. Celle-ci avait recommandé, en janvier dernier, d’abandonner le principe de la semaine de quatre jours et de réduire les vacances scolaires d’été.

Propositions
Le comité de pilotage de la Conférence nationale sur les rythmes scolaires, composé d’experts du monde économique et social et de représentants des collectivités (communes, départements, régions), rendra ses conclusions au ministre en mai 2010. Ces conclusions s’appuieront sur un travail de consultation mené notamment auprès des organisations syndicales, des parents d’élèves et des lycéens. Des débats seront également organisés par les recteurs dans chaque académie, entre septembre et décembre 2010.

D’ores et déjà, plusieurs propositions de réformes orientent les travaux du comité de pilotage. D’une part, la semaine de quatre jours pourrait être abandonnée, et les vacances scolaires d’été, réduites d’au moins deux semaines, permettant ainsi de mieux répartir la charge de travail sur l’année et de réduire le nombre d’heures de classe quotidiennes. D’autre part, afin de rééquilibrer le contenu des apprentissages, l’après-midi serait réservé à des activités sportives et culturelles ou à la mise en place d’un soutien personnalisé. Durant ces activités, les élèves resteraient sous la responsabilité des établissements, accompagnés par des intervenants extérieurs mais encadrés par leurs enseignants habituels.

Expérimentation
Depuis la rentrée scolaire 2010, les réformes proposées font l’objet d’une expérimentation dans 124 collèges et lycées volontaires de toute la France. A Montbéliard, Alençon, Bastia et aux Abymes par exemple, les élèves concernés par l’expérimentation ont cours le matin, et pratiquent des activités sportives, artistiques et culturelles l’après-midi. Au lycée Jean Vilar de Meaux, où l’expérimentation « Cours le matin, sport l’après-midi » a débuté depuis plusieurs mois, les enseignants et les familles notent déjà une diminution du stress des élèves et une capacité d’attention et de motivation accrue.

En revanche, l’expérimentation soulève la question du financement de la réforme, la mise en place des activités culturelles et sportives ayant nécessité l’octroi d’une aide de 5000 euros aux 124 collèges et lycées volontaires. L’aménagement des rythmes scolaires suppose donc une aide publique accrue dans les prochaines années, et la répartition de cette aide entre l’Etat et les collectivités locales n’a pas encore été fixée. Le ministre de l’Education nationale a toutefois tenu à rappeler que les réformes, si elles sont adoptées, ne seront pas applicables avant un délai de 3 ans, le calendrier scolaire étant déjà arrêté jusqu’en 2013.

Informations sur le site du ministère de l’Education nationale :

n°522

08 Sept 2010

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