ONDES
URBAINES

Ondes moyennes n°512 -

Rythmes scolaires - Tous les experts convergent sur la semaine de neuf demi-journées


Le président de la FMVM, Bruno Bourg-Broc, a été entendu dans le cadre d’une audition parlementaire conduite à l’Assemblée nationale  par la mission d’information sur les rythmes de vie scolaire dans le primaire, le 18 mai dernier. Cette mission présidée par Michèle Tabarot, députée UMP des Alpes-maritimes, prévoit de présenter ses conclusions d’ici à la fin du mois de juin 2010.

Placer l’enfant au centre de la réflexion
Les récents rapports d’experts reconnaissent unanimement la nécessité de déterminer les rythmes scolaires en fonction de l’intérêt de l’enfant et non pas en fonction de la demande des parents ou des enseignements de disposer librement de leur samedi ou de leur mercredi matin, voire des intérêts économiques du monde touristique sur le zonage des vacances d’hiver et de printemps.
Placer l’enfant au centre de la réflexion est préconisé notamment par le récent rapport de l’Académie de Médecine (29 janvier 2010). C’est aussi ce que propose le rapport de la Cour des comptes sur l’éducation nationale face à l’objectif de la réussite de tous les élèves : « redéfinir l’organisation du temps scolaire dans le premier degré dans un sens conforme à l’intérêt des élèves » (6è proposition).
Plusieurs constats nourrissent cette proposition :
- les répercussions négatives de la semaine de 4 jours, en particulier pour les élèves les plus fragiles et ceux qui sont issus de milieux défavorisés. Les enfants sont « désynchronisés » les lundi et mardi, après une coupure de 2 jours.
- le manque de temps pour couvrir les programmes (rapport de l’IGEN de 2009).
- le resserrement du temps scolaire qui entraîne une fatigue plus grande et réduit le temps de dialogue parents - enseignants.
En comparant les rythmes scolaires français à nos voisins européens, on constate : en France : 144 jours de classe ; au Royaume-Uni : 190 ; en Italie et au Danemark : 210.
Une circulaire du ministre de l’Education nationale en date du 18 mars 2010, répond d’ores et déjà aux interrogations des parlementaires : « les recteurs et les inspecteurs d'académie seront attentifs à la gestion des rythmes scolaires, en relation avec les collectivités locales, les parents d'élèves et les enseignants. En visant avant tout l'intérêt de l'enfant, ils étudieront les formules les plus adaptées aux besoins de l'élève. L'organisation de la semaine en neuf demi-journées (du lundi au vendredi en incluant le mercredi matin) est encouragée chaque fois qu'elle rencontre l'adhésion. »

Position de la FMVM
Réunis en conseil d’administration le 20 mars dernier, les maires des villes moyennes ont largement débattu de ce sujet.
Le président de la FMVM a indiqué que la tendance à l’organisation d’une semaine scolaire sur quatre jours et demi (plutôt le mercredi matin) se profile, ce changement étant justifié, de l’avis de nombreux experts, par l’intérêt physiologique et pédagogique pour les enfants.
Sur le fond, Pierre Régnault, maire de La Roche-sur-Yon, a relevé l’intérêt de cette mesure, mais a condamné la culture du changement permanent qui s’est instauré en matière d’éducation.
En effet, pour les communes, qui ont dû s’adapter dans l’urgence, le passage à 4 jours au lieu de 5 de façon soudaine et arbitraire, a posé un certain nombre de difficultés en matière de gestion des personnels Atsem : les heures effectuées préalablement le samedi matin ont été réparties sur les 4 jours travaillés et sur les activités des centres de loisirs pendant les vacances. Dans bien des cas, il a fallu  concentrer un grand nombre d’heures par jour (10 h), pour maintenir le temps de travail des Atsem.
Dans la grande majorité des villes moyennes, il n’y a pas eu réduction du temps de travail. En outre, dans certains cas (assez rarement), un service d’accueil a été mis en place le samedi pour les enfants dont les parents travaillent.

Les maires des villes moyennes ont estimé dans leur ensemble que le changement répété dans l’organisation des rythmes scolaires est coûteux pour les collectivités locales, et qu’il convient d’introduire plus de souplesse, c’est-à-dire de faire en sorte qu’il soit possible de changer l’organisation des rythmes sur un même territoire, sur plusieurs années.
En outre, il est a craindre que la réflexion parlementaire conduise à solliciter encore un peu plus les communes sur les activités périscolaires et donc sur les financements associés.

n°512

26 Mai 2010

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