ONDES
URBAINES

Ondes urbaines n°103 -

La Smart City à l'échelle des Villes de France


Le 4 octobre 2016, Villes de France a réuni  des élus et des experts autour d’un déjeuner-débat sur les Smart cities. Deux présentations sont venues éclairer les échanges sur les enjeux et les opportunités de la ville intelligente.
Observatoire 2016 des smart cities françaises
Stéphane Lelux, président du groupe Tactis et son directeur Innovation, Philippe Parmantier, ont présenté le bilan de leur Observatoire 2016 de la smart city. La smart city permet de construire la résilience du territoire, d’améliorer les performances de services publics et de mobiliser les parties prenantes, au premier lieu desquels les citoyens.
Un focus sur la donnée a été fait dans le cadre de cet observatoire de 2016. Concrètement, à partir de l’installation d’infrastructures, des capteurs et des objets connectés permettent de mettre au point des plateformes de services s’appuyant sur les données collectées.
Au-delà des ambitions d’améliorer la performance, de développer de nouveaux outils de gestions et d’expérimenter, 42% des collectivités de l’observatoire souhaitent que la ville intelligente soit l’un des piliers de leur stratégie de territoire. Les principales thématiques engagées par les collectivités sont l’aménagement numérique, l’e-administration et la mobilité. Les villes moyennes ne sont pas en retard par rapport aux métropoles. En revanche, elles construisent leurs politiques autour d’enjeux différents comme les soutiens à la filière numérique ou encore les plateformes de e-services mutualisées. Ces politiques sont souvent portées par la ville centre et l’intercommunalité avec les DGS comme chefs de files.
Veolia, fer de lance du numérique pour les villes
Philippe Lagrange, directeur adjoint de la Délégation France et Alain Staron, VP stratégie digitale et partenariats à Veolia ont présenté les enjeux de la ville intelligente, ainsi que leurs expériences de terrain et les outils proposés par Veolia pour accompagner les collectivités dans leurs démarches. Ils ont eux aussi rappelé que les villes moyennes ne sont pas en retard mais au contraire, qu’elles sont porteuses de projets concrets et constructifs. Le mot d’ordre de l’accompagnement Veolia est l’attractivité économique. Si cette entreprise peut surprendre en intervenant dans ce domaine, c’est en réalité un sujet d’avenir qui vient bien s’additionner aux activités traditionnelles de Veolia.
Trois outils ont été présentés :
- Urban pulse : une application permettant l’information sur la ville en temps réel pour les citoyens.
- Urban board : une application permettant aux élus d’avoir une vision d’ensemble de leur territoire en matière de performances sur la mobilité, la sécurité, la propreté et l’environnement avec des indicateurs adaptés.
- Urban Hypervision systems, qui agrège capteurs, informations temps réel, systèmes d’alerte, ensemble de données au service des infrastructures.
En savoir plus sur ces outils numériques
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Des villes, des intelligences
Les élus ont abordé la question des coûts de la smart city et des solutions pour économiser le territoire, celle-ci devant également faire preuve de son utilité, de son efficacité. Enfin, sur la question des données, les maires souhaitent pouvoir évaluer les besoins au-delà de connaître les capacités de productions. Le compteur Linky et les compteurs de Veolia sont ainsi de précieux outils.
Sur le territoire, différents acteurs peuvent collecter d’autres données grâce aux objets connectés. Le risque porte sur l’exploitation potentielle des données par ceux qui les collectent, se pose alors le problème de la propriété des données. De nombreux observatoires sont créés, par exemple l’observatoire de l’habitat de Villes de France.
L’échange avec les citoyens est essentiel afin d’identifier les besoins. Dans les villes moyennes, l’ingénierie interne n’existe pas toujours suffisamment pour définir le cahier des charges global et identifier les prestataires adaptés. Les maires peuvent ainsi être amenés à s’interroger sur l’intérêt d’une évolution des métiers.
Des villes moyennes dans le mouvement
Confrontées aux difficultés financières et à la compétition des métropoles sur ce sujet comme sur bien d’autres, les villes de France construisent avec leurs agglomérations des politiques liées au numérique globales ou thématiques.

 


- Amélioration des services publics
A titre d’exemple, l’agglomération de Chartres a collaboré avec les sociétés Citeos et Sysplug pour expérimenter un système d’éclairage public intelligent permettant en outre la circulation des informations. D’autres applications sont mises en œuvre : le pilotage de l’arrosage automatique, l’information sur le taux de remplissages des containers à déchets et sur l’utilisation des places de stationnement.
- Développement économique local
D’autres villes pensent la ville intelligente comme source d’attractivité économique et mettent en place des espaces pour accueillir les entreprises avec WiFi et imprimante 3D, espaces de formation au numérique, espaces de coworking et de télétravail. Nevers a ainsi inauguré en juin 2016 le pôle numérique de l’Inkub sur l’ancien site d’une caserne. Avec un investissement public de 3,4 millions d’euros, la ville espère mettre en marche une nouvelle économie locale. Trois entreprises ont déjà rejoint le pôle.
- Enjeux des données publiques
Au-delà des politiques de meilleure gestion des ressources ou d’attractivité économique, les collectivités locales disposent d’une mine d’or encore largement sous-exploitée : les données. La loi pour une République numérique, adoptée par les sénateurs le 28 septembre 2016 consacre l’ouverture par défaut des données publiques. Certains territoires ont déjà pris les devants et c’est le cas de la ville d’Agen qui a lancé sa plateforme opendata. L’enjeu est de mettre à disposition les données de la collectivité pour permettre à la fois un renforcement de la démocratie et la possibilité pour des entreprises de développer de nouvelles applications.

n°103

12 Oct 2016

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