Le rapport 2009 de l’Observatoire national des zones urbaines sensibles (ONZUS) a été rendu public ce lundi, par la présidente du
conseil d’orientation de l’ONZUS, Bernadette Malgorn, en présence de Fadela Amara et de Xavier Darcos, ministre du Travail, des Relations sociales, de la Famille, de la Solidarité et de la Ville.

Ce rapport 2009 - consultable sur www.ville.gouv.fr - se décompose en sept chapitres : l’emploi, les entreprises, les revenus des habitants, l’habitat, les équipements, la santé, les établissements et la réussite éducative, la sécurité et la tranquillité publiques et la mise en œuvre de la politique de la ville. Il dresse un bilan relativement contrasté de la loi d’orientation et de programmation pour la ville et la rénovation urbaine du 1er août 2003, dont l’objectif était de réduire les inégalités sur 751 territoires pendant une période de cinq ans.

Emploi
Dans le domaine de l’emploi, l’objectif fixé par la loi était de « réduire d’au moins un tiers le nombre de chômeurs dans les Zus sur une période de cinq ans, et de rapprocher le taux de chômage de l’ensemble des Zus de celui de leur agglomération de référence ». Sur l’ensemble de la période, le taux de chômage en Zus est passé de 17,2% en 2003 à 16,9% en 2008, ce qui représente une baisse de 2% du nombre de chômeurs. Le taux de chômage a ainsi évolué favorablement dans les quartiers sensibles, mais il reste néanmoins supérieur à celui observé dans le reste des agglomérations qui abritent ces quartiers (7,7%).

Le chômage endémique dont souffrent les jeunes français de 16 à 25 ans est aussi abordé dans ce rapport. Les jeunes des quartiers sensibles suivent moins souvent des études ; la fraction de jeunes en emploi y est également plus faible et cet écart tend à s’accentuer. La proportion de jeunes au chômage ou en inactivité est toujours deux fois plus importante dans ces quartiers qu’ailleurs : au total, un jeune des quartiers sensibles sur quatre est au chômage ou en inactivité, contre un jeune sur huit dans les autres quartiers des mêmes agglomérations.

Réussite scolaire
L’amélioration de la réussite scolaire était également un objectif affiché de la loi (« atteindre d’ici à cinq ans une augmentation significative de la réussite scolaire dans les Zus ») du 1er août 2003. Cet objectif est « techniquement atteint » précise le rapport, suite à l’évolution favorable du taux de réussite au brevet des collèges en Zus, passé de 67,2% en 2004 à 71,9% en 2008. Toutefois, l’écart de réussite entre les collégiens de Zus et les autres s’accroît, passant de 9,9 points de moins en Zus en 2004 à 12,1 points en 2008.

Rénovation urbaine
Après quelques retards accumulés lors des premières années, le rapport de l’ONZUS souligne, depuis 2007 et 2008, la forte accélération des engagements accordés au titre du Programme national de rénovation urbaine (PNRU), lancé en 2004.

Au 31 décembre 2008, dans le cadre du PNRU, plus de 52 000 logements ont été démolis, près de 19 000 ont été construits, 81 500 réhabilités et 49 000 résidentialisés. Les taux de réalisation des objectifs en fin de programme sont de 42 % pour les logements démolis, 17 % pour les constructions, 30 % pour les réhabilitations et 16 % pour la résidentialisation.

Délinquance
Le rapport de l’ONZUS ajoute enfin que l’objectif de « réduire le niveau de délinquance [...] afin de rétablir le sentiment de sécurité et la qualité de vie dans les Zus » semble globalement atteint. Les données administratives disponibles montrent que la délinquance de proximité, constatée par les services de police, est inférieure en Zus à celle de leur environnement proche. De surcroît, elle a diminué de plus de 13 % entre 2005 et 2008. S’agissant du sentiment d’insécurité dans le quartier, il s’est nettement réduit en Zus, passant d’un phénomène prégnant pour 33% des habitants en janvier 2005 à 25% en janvier 2009.