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URBAINES

Ondes moyennes n°479 -

Enseignement supérieur Résultats de l’enquête FMVM


À l’occasion de la rentrée universitaire 2009, la FMVM publie les résultats d'une enquête menée auprès des maires des villes moyennes et des présidents de leurs communautés au second trimestre 2009, sur leurs préoccupations et actions en matière d'enseignement supérieur. Les résultats de cette enquête soulignent les inquiétudes et les efforts déployés par les villes moyennes et leurs communautés, trop souvent exclues de la stratégie des établissements d'enseignement supérieur, parfois au détriment d'une offre locale cohérente de formations.

L’organisation de l'enseignement supérieur français connaît une importante remise en chantier autour de deux axes majeurs : la réforme des universités et la territorialisation du pilotage des formations. Ce mouvement de fond génère des stratégies nouvelles, voire concurrentielles, dans l'ensemble des sites d'enseignement supérieur. Il devrait conduire à une recomposition du rôle des différents sites qui devront trouver l'imagination et les moyens nécessaires pour anticiper de nouveaux rôles impliquant la mise en œuvre de complémentarités fortes entre les différentes fonctions de la cité, ce qui implique davantage encore les élus locaux.
Le pilotage de l'enseignement supérieur n'est donc plus exclusivement national. Bien sûr, l'État conserve deux cartes maîtresses : l'allocation de moyens et la délivrance des habilitations, mais la question du pilotage est réellement au cœur de la stratégie à construire pour la France, qui ne peut se limiter à 10 sites visibles à l'international. L'objectif principal de l'enseignement supérieur étant de former de bons étudiants qui s'inséreront dans l'économie, et non de faire entrer un plus grand nombre d'universités dans le classement de Shanghai.

Afin d'apporter des éléments concrets concernant le rôle des villes moyennes et de leurs intercommunalités dans le domaine de l'enseignement supérieur, la FMVM a réalisé une enquête à laquelle 74 villes moyennes et communautés ont répondu.

Fortes inquiétudes pour l'avenir de l'enseignement supérieur de proximité
87,5 % des maires des villes moyennes et des présidents de communautés interrogés déclarent être inquiets s'agissant du maintien de certaines formations post-baccalauréat dans leurs collectivités. Parmi ces 87,5 %, une très large majorité d'élus — 94 % — a précisé que les craintes portent sur le court et le moyen termes.
Les formations qui suscitent le plus d'inquiétudes sont, pour 25 % des élus, les Instituts universitaires de formation des maîtres (IUFM). Les élus déplorent l'absence de concertation s'agissant du sort dévolu par les universités-mères aux IUFM. 12,5 % des interrogés ont fait part de leurs in-quiétudes s'agissant des Instituts universitaires de technologies (IUT). Le devenir de la filière ‘Administration économique et sociale’ est également incertain pour 12,5 % des élus. Les licences professionnelles et les filières scientifiques sont citées, chacune, par 10 % des répondants. Pour finir, le Droit et la filière ‘Scien-ces et techniques des activités physiques et sportives’ (STAPS) inquiètent 7,5 % des maires et présidents de communautés en villes moyennes.
À l'origine des inquiétudes, la question du financement des établissements, et notamment celui des antennes universitaires, est souvent évoquée. La loi relative à l'autonomie et aux responsabilités des universités (LRU) a modifié le système de financement des établissements d'enseignement, et les plus petites universités souffrent plus particulièrement d'une réduction de leurs moyens. Les implantations en villes moyennes sont menacées, les tentations de recentralisation des universités-mères allant croissant. La menace pesant sur le maintien des IUFM en villes moyennes est également attribuée aux dispositions de la LRU, avec la masterisation des IUFM. Enfin, la désaffection des étudiants pour certaines filières est aussi évoquée.

Les élus écartés de la stratégie universitaire
Seuls 24 % des maires des villes moyennes et des présidents des communautés sont effectivement associés à la stratégie universitaire, à travers des conventions de partenariat, des conven-tions de moyens et d'objectifs, des réunions régulières de travail… 16 % des élus interrogés ont indiqué que leur participation se limitait au siège de la collectivité au sein de divers conseils d'établissements. Nombre d'élus déplorent de n'être pas associés au contrat quadriennal entre l'université et l'État, et soulignent qu'ils sont sollicités financièrement de façon croissante par les universités, notamment pour les implantations universitaires, et ce depuis la mise en vigueur de la loi du 10 août 2007 sur l'autonomie des universités.
Enfin, 60 % des maires des villes moyennes et des présidents de communautés interrogés ne sont pas associés à la stratégie universitaire.

Actions en faveur de l’insertion professionnelle
Les villes moyennes et leurs communautés sont également soucieuses de l'insertion professionnelle des jeunes diplômés : elles sont 63 % à tisser des liens avec les acteurs économiques du territoire et à mettre en œuvre des actions en faveur de l'insertion professionnelle des jeunes diplômés. Il convient d'ajouter à ce pourcentage 16 % de collectivités qui sont en cours de réflexion ou de formalisation d’actions. À terme, ce sont donc 79 % des villes moyennes et des intercommunalités qui auront développé des actions en faveur de l'insertion professionnelle des jeunes diplômés.

La plupart des villes moyennes et de leurs communautés travaillent avec les chambres consulaires (les CCI en particulier), tissent des liens avec les acteurs économiques du territoire, avec les structures d'insertion professionnelle, avec les agences de développement local, et les organisations syndicales et patronales. Elles mettent en relation établissements d'enseignement supérieur et acteurs de l’économie locale, elles facilitent la mise en adéquation des formations avec les besoins des entreprises, et optimisent l'insertion professionnelle des jeunes diplômés.
Certaines collectivités mettent en place des plateformes technologiques en lien avec le milieu économique local, ou encore des pôles de formation. D'autres développent des sites Internet, plateforme d'échanges intégrant des offres et des demandes de stages et d'emplois alimentés par les entreprises et les étudiants.

Services aux étudiants
93 % des villes moyennes et des communautés interrogées proposent des services et actions spécifiques pour les étudiants. S'agissant du type de services, on relèvera plus particulièrement que 75 % des villes moyennes et intercommunalités disposent des logements étudiants. 60 % d'entre elles proposent un service de restauration et 45 % mettent en œuvre des réductions tarifaires pour les activités culturelles, les loisirs et le sport. Enfin, 32,5 % ont mis en place un service d’information-orientation à l’intention des étudiants.

La parution des résultats de l'enquête est l'occasion pour la FMVM de rappeler les grands principes auxquels les maires des villes moyennes et les présidents de communautés sont attachés, et en premier lieu, la démocratisation de l'accès à l'enseignement supérieur. La FMVM formule 13 recommandations pour un enseignement supérieur au service des étudiants et de leur insertion professionnelle. Elle demande que l'autonomie des universités s'accompagne d'une plus grande collaboration des établissements et des élus. Ces derniers devant être plus et mieux associés à la stratégie des établissements, pour une offre locale de formations cohérente, en adéquation avec les besoins des entreprises.

Télécharger les résultats de l’enquête


     

n°479

23 Sept 2009

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Président : Gil Avérous

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Rédacteur en chef
Guillaume Ségala

Rédaction
Céline Juteau, Armand Pinoteau, Margaux Beau, Arthur Urban

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