ONDES
URBAINES

Ondes moyennes n°422 -

Réforme hospitalière - Une vraie place pour les villes moyennes ?


Lors de leur Assemblée générale du 5 juin dernier, les maires des villes moyennes ont entendu Gérard Larcher, ancien ministre, sénateur maire de Rambouillet et membre de la FMV, au sujet de la mission qu’il a présidée sur la réforme de l’hôpital public.

En effet, depuis la déclaration de Nicolas Sarkozy à Neufchâteau dans les Vosges, le 17 avril dernier, des arbitrages ont été pris, et un avant-projet de loi portant sur la santé et les territoires va être très prochainement préparé en vue d’une discussion parlementaire à l’automne. Le sénateur Larcher en a profité pour annoncer aux maires des villes moyennes que sa mission serait « réactivée » en septembre pour donner son avis sur ce projet de loi, et qu’il souhaitait vivement recevoir dès la rentrée les observations de la FMVM sur cette grande réforme de l’hôpital.

Une réforme globale
Gérard Larcher a souligné devant ses collègues que cette réforme de l’hôpital était vitale, du point de vue des finances publiques, mais aussi parce que si le système de soins n’est pas réformé, les inégalités entre territoires et habitants continueront de se creuser.
« Il s’agit de répondre en détail aux exigences indissociables de qualité et d’égalité d’accès à la santé de l’ensemble des résidents du territoire ». Il s’agit aussi de « trouver des solutions concrètes pour améliorer la pertinence des urgences, des parcours de soins, pour aborder le statut des professionnels praticiens des hôpitaux publics, et de redéfinir enfin le rôle et la place de l’hôpital public par rapport à la clinique privée ».
En résumé, une réforme globale qui devra chercher « l’efficacité médico-économique » non seulement du point de vue du malade, mais aussi du point de vue du médecin. Il s’agit de trouver le territoire pertinent, de le définir, et de réformer l’organisation actuelle. Il a ajouté que cette grande réforme du système de santé devrait aussi être l’occasion de mettre en place des systèmes d’information plus efficaces, afin de combler le déficit de relation entre la médecine de ville et la médecine d’hôpital.

Une place pour les villes moyennes
Revenant sur les restructurations prévisibles de certains hôpitaux, et l’évolution inéluctable des ARH en Autorités régionales de Santé (ARS), Gérard Larcher a rappelé aux maires qu’il y avait des normes de santé et de sécurité publiques (cancérologie, gynécologie-obstétrique,…) qui s’imposaient à tous, aux favorisés comme aux plus démunis. « Cette réforme n’a pas pour but de créer des déserts médicaux, mais la notion d’équipe est aujourd’hui consubstantielle à la nouvelle médecine ».

Favorable à l’idée de favoriser le regroupement de « communautés hospitalières de territoires », autour d’équipes médicales fortes, Gérard Larcher a souligné que « les villes moyennes étaient certainement le lieu de rassemblement de ces plateaux techniques ». Mais, il faudra toutefois favoriser les échanges entre le public et le privé. Sur les déficits de disciplines de certains bassins de vie, il a aussi indiqué qu’il y aurait une analyse fine à faire sur les
« besoins de santé des territoires ».

Gouvernance
S’agissant de la réorganisation de la gouvernance de l’hôpital, le maire de Rambouillet a précisé que la participation des élus du territoire aux conseils de surveillance de ces communautés hospitalières restait indispensable car il s’agit d’un lieu stratégique pour les projets d’investissements d’une ville. « La communauté de territoire doit toutefois rester compétente pour les questions d’investissement, de ressources, celles liées à la mise en œuvre des consultations avancées ».

En conclusion, il a indiqué que « les villes moyennes avaient toute leur place au cœur des communautés, mais aussi au cœur des territoires ».

n°422

11 Juin 2008

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