À travers sa collection Insee Première (voir n° 1652) l’Insee s’est penché sur les évolutions démographiques régionales à l’horizon 2050. Si les tendances démographiques récentes se poursuivaient, la France compterait ainsi 74 millions d'habitants en 2050, soit 8,2 millions de plus qu’en 2013. D'ici 2050, la population augmenterait dans toutes les régions métropolitaines. Elle progresserait le plus faiblement en Normandie et dans le Grand Est : moins de 0,1 % par an en moyenne de 2013 à 2050, contre 0,3 % pour l'ensemble de la France. Dans ces deux régions, la population se stabiliserait, puis baisserait à partir de 2040. À l’échelle des anciennes régions, seule la Lorraine perdrait des habitants entre 2013 et 2050.
Croissance plus soutenue dans le sud et l’ouest
Dans certaines régions, en particulier à l’ouest et au sud du pays, la croissance serait au contraire plus soutenue que la moyenne nationale. Entre 2013 et 2050, elle serait d’au moins 0,5 % par an en Corse, Occitanie, Auvergne-Rhône-Alpes et dans les Pays-de-la-Loire.
En 2050, le classement des régions selon la population pourrait être modifié : la Bretagne deviendrait plus peuplée que la Normandie, tandis que l’Occitanie et la Nouvelle-Aquitaine auraient plus d’habitants que les Hauts-de-France. Les deux premières régions du pays conforteraient leur place: l’Île-de-France compterait 13,2 millions d'habitants (12,0 millions en 2013) et l'Auvergne-Rhône-Alpes 9,5 millions (7,8 millions en 2013). L’évolution démographique serait nettement plus contrastée dans les départements d'outre-mer.
En 2050, des décès qui excédent les naissances
À l’échelle nationale, la contribution du solde naturel à la croissance de la population se réduirait très nettement d’ici 2050. Toutes les régions seraient concernées en raison de la forte hausse des décès dans les années à venir, avec l’arrivée aux âges de forte mortalité des générations nombreuses du baby-boom. Les décès deviendraient même supérieurs aux naissances pour la plupart des régions, atténuant ainsi la croissance démographique.
À l’horizon 2050, le solde naturel resterait positif dans seulement quatre régions. Dans les Pays-de-la-Loire et en Auvergne-Rhône-Alpes, il se cumulerait avec un solde migratoire positif. En Île-de-France et dans les Hauts-de-France (seules régions où le nombre des départs dépasserait celui des arrivées), il se conjuguerait à un
déficit migratoire. En Corse et, dans une moindre mesure, en Nouvelle-Aquitaine, en Bretagne et en Occitanie, l'excédent migratoire serait important et compenserait largement le solde naturel déficitaire.
Les 65 ans ou plus croîtraient fortement d'ici 2050...
Au 1er janvier 2050, la France compterait plus de 20 millions de personnes de 65 ans ou plus, soit 8,6 millions de plus qu'en 2013. Cette population sénior augmenterait nettement plus que l'ensemble de la population : + 1,5 % en moyenne par an entre 2013 et 2050, contre + 0,3 %. C'est vrai dans toutes les régions, mais notamment en Corse, dans les Pays-de-la-Loire, en Bretagne, en Occitanie, en Auvergne-Rhône-Alpes, en Île-de-France et dans les DOM.
Cette forte hausse des séniors concernerait également les régions où la population augmenterait peu comme le Grand Est et la Normandie (+ 1,4 % par an en moyenne). Elle serait un peu moins marquée en Bourgogne-Franche-Comté, en Provence-Alpes-Côte d’Azur et dans le Centre-Val de Loire (entre + 1,2 % et + 1,3 % par an).
Le vieillissement généralisé de la population reposerait principalement sur l'arrivée aux grands âges des enfants du baby-boom, nés entre 1945 et 1975. En effet, ces générations sont nettement plus nombreuses que celles qui leur ont succédé. La hausse de la population de 65 ans ou plus resterait importante jusqu'en 2050, mais cet effet générationnel jouerait surtout au début de cette projection. Ainsi, à l'échelle nationale, la hausse de la population des séniors passerait progressivement de + 2,5 % en moyenne annuelle entre 2013 et 2020 à + 0,6 % entre 2040 et 2050.