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Ondes Urbaines

Europe

Villes de France rencontre les candidats aux Européennes



A un mois des élections européennes, une délégation d’élus de Villes de France* a rencontré les représentants des listes La France Insoumise (LFI), Europe Ecologie Les Verts (EELV), Envie d’Europe (portée notamment par Parti socialiste), La République en Marche (LREM), Union des Démocrates et Indépendants (UDI), Les Républicains (LR). Caroline Cayeux, Maire de Beauvais, Présidente de Villes de France, et Luc Bouard, Maire de La Roche-sur-Yon, Président du groupe de travail Europe leur ont remis le manifeste de propositions de l’association. Les élus locaux et les représentants des listes ont notamment échangé sur leur vision du mandat, la façon dont ils imanginent leur lien avec les territoires, les fonds européens et le Brexit. Tous les candidats ont soutenu le maintien du siège du Parlement européen à Strasbourg.

 



EELV : faire élire les représentants des territoires et porter la transition écologique locale
Pour la liste EELV, le représentant était Mounir Satouri, candidat en 7ème position, élu régional d’Ile-de-France, président du groupe Alternative Ecologique et Sociale à la région et conseiller municipal des Mureaux. Le projet EELV est de rapprocher l’Europe des territoires et par ailleurs de pousser la décentralisation plus loin que les seuls services publics en changeant d’approche. Au Comité des régions, les représentants des territoires sont actuellement nommés et EELV propose de les élire. De même, la liste souhaite faire évoluer les institutions pour mettre en place un système bicaméral avec l’équivalent du Sénat. Mounir Satouri a rappelé que le projet écologique s’incarne d’abord dans les territoires, la liste EELV a pris la responsabilité d’avoir des référents dans chaque territoire. Concernant les fonds européens, il s’est exprimé pour l’établissement de critères au niveau national plutôt que régional dans un souci d’équité.

LREM : co-construire les projets et appliquer les mêmes normes à l’importation
Pour la liste LREM, la représentante était Irène Tolleret, candidate en 9ème position, Maire de Fontanes, vice-présidente de la communauté de communes du Grand Pic Saint-Loup. Le projet LREM est de construire une Europe qui fasse davantage confiance aux régions et de développer des règlementations et des projets en co-construction à l’image des programmes LEADER. Elle a défendu la mise en place d’un dialogue permanent entre eurodéputés et élus locaux. Concernant le glyphosate, LREM défendra son interdiction en Europe mais également à l’importation. Concernant les fonds européens, elle a invité à s’inspirer de l’exemple espagnol afin de simplifier les procédures et à accompagner les priorités locales en matière de transition écologique. Enfin, sur la question des migrants et notamment des mineurs non accompagnés, elle s’est montrée favorable à une bonne intégration tout en souhaitant une répression plus forte des filières mafieuses.

Envie d’Europe : un Comité des villes d’Europe et un budget renforcé
Pour la liste Envie d’Europe, le représentant était Eric Andrieu, candidat en 3ème position, Député européen, vice-président du groupe Socialiste & Démocrates, ancien élu régional, départemental et local. Le projet défendu est de développer une approche « bottom-up », de soutenir davantage l’ingénierie territoriale et de renforcer le budget pour les territoires et l’agriculture. Il a défendu une nouvelle appellation du Comité européen des régions en intégrant les villes et rappelé que les négociations et le vote du budget prendraient suite aux élections. Il a défendu un budget européen plus conséquent afin de défendre la Politique Agricole Commune et les fonds pour les territoires, dont l’affaiblissement lui semblerait être à contre-sens de l’histoire. En termes de financement, la liste défend une imposition des multinationales dont les GAFA et une taxe sur les transactions financières. Par ailleurs, les aides européennes doivent être conditionnées selon les enjeux climatiques.

UDI : renforcer le Comité des régions et soutenir le numérique et l’enseignement supérieur
Pour la liste UDI, le représentant était Olivier Henno, directeur de campagne, sénateur du Nord, secrétaire général adjoint à l’UDI et vice-président du conseil départemental. Le projet UDI est de renforcer le projet européen notamment sur le numérique et l’enseignement supérieur et de simplifier l’accès aux fonds européens pour les territoires. Opposé au rétablissement des frontières, il a en conséquence défendu un renforcement de l’espace Schengen. En termes de mobilisation des fonds européens, la France a davantage de difficultés que d’autres Etats de par la culture administrative excessive. En effet, chaque problème rencontré entraîne un renforcement des contrôles pour tous les territoires. Concernant le financement du budget européen, il a évoqué une taxe sur les produits importés. Enfin, sur le Brexit, il a invité les territoires à aider à la mobilisation des entreprises pour anticiper les impacts.

LFI : renforcer la solidarité territoriale et planifier la transition écologique
Pour la liste LFI, la représentante était Laurence Lyonnais, candidate en 11ème position, attachée territoriale de la communauté de communes Frasne Drugeon. Le projet LFI est de renforcer la solidarité territoriale et de planifier la transition écologique. Elle a rappelé que la liste assure une représentation de toutes les régions et défend un développement local et rural indispensable pour la lutte contre le changement climatique. Elle a évoqué un besoin en Europe d’irriguer les territoires intermédiaires par le logement, l’éducation pour créer du développement. Elle a regretté la hausse du budget consacré à la défense qui entraîne une baisse du budget pour l’agriculture et les territoires. La France Insoumise est opposée au fait de prendre en compte les cofinancements Etats-régions des projets locaux dans le calcul du déficit soumis à la règle des 3%. Elle a partagé son inquiétude sur la crise démocratique et la compétition entre territoires.

LR : faire des eurodéputés des élus de terrain et renforcer l’Europe des projets
Pour la liste LR, le représentant était François-Xavier Bellamy, tête de liste, adjoint au Maire de Versailles et professeur agrégé de philosophie. Le projet LR est de renforcer l’implication locale des eurodéputés et de soutenir l’ingénierie locale pour porter les projets à l’échelle européenne. Il a défendu l’idée que le député européen doit exercer son mandat comme un élu local. Concernant le Brexit, il a affirmé qu’un accord doit impérativement être trouvé et que les citoyens impactés doivent être défendu. Selon lui, l’Europe a évolué vers une baisse des soutiens aux projets locaux et de l'inflation normative ; il est nécessaire selon lui de revenir à une Europe de projets. Il a invité à s’inspirer de l’administration allemande qui défend ses projets locaux tandis que l’administration française ajoute un filtre supplémentaire de contrôle pour ses projets locaux. Il se dit prêt à rencontrer les élus de Villes de France à échéance régulière. Il souhaite apporter des réponses à la défiance et décrédibilisation, et invite l’Europe à s’affirmer davantage.

 



*La délégation était composée de : Caroline Cayeux, Maire de Beauvais, Présidente de l’agglomération du Beauvaisis, Présidente de Villes de France ; Luc Bouard, Maire de La Roche-sur-Yon, Président de l’agglomération de La Roche-sur-Yon ; Gilbert Meyer, Maire de Colmar, Président de l’agglomération de Colmar, vice-président de Villes de France ; Jérôme Baloge, Maire de Niort, Président de l’agglomération du Niortais ; Gil Avérous, Maire de Châteauroux, Président de Châteauroux Métropole ; Thierry Vinçon, Maire de Saint-Amand-de-Montrond, Président de la communauté de communes Cœur de France.

n°215

25 Avril 2019




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