ONDES
URBAINES

Ondes urbaines n°230 -

Interview de Dominique Garcia, Président de l’INRAP



Quelles sont les missions de votre établissement public ?
Chaque année, en France, 700 km2 sont concernés par des travaux d’aménagement du territoire (routes, carrières, bâtiments publics ou privés…) pouvant entrainer la disparition des vestiges du passé jusqu’alors conservés dans le sous-sol.
Pour recueillir, conserver et étudier ces données patrimoniales avant leur destruction, l’archéologie préventive s’est progressivement structurée répondant ainsi à la double exigence de l’Etat, d’aménagement du territoire et de préservation par l’étude du patrimoine archéologique.
Aujourd’hui, l’Inrap – établissement public sous la tutelle des ministères en charge de la Culture et de la Recherche, assure avec méthode et rigueur la détection et l’étude des sites archéologiques. Il exploite les résultats scientifiques des fouilles archéologiques, et les diffuse auprès des citoyens. Ainsi, nous concourons à l’enseignement, à la diffusion culturelle et à la valorisation du patrimoine auprès de tous.

Quels bénéfices villes et intercommunalités peuvent-elles tirer de vos interventions ?
Pendant trop longtemps l’archéologie préventive a été perçue comme une contrainte, puisque la loi oblige l’aménageur à faire des fouilles. Mais aujourd’hui un grand nombre d’élus perçoivent tout l’intérêt d’une meilleure connaissance du patrimoine ancien de leur commune.
Les échanges étroits avec les archéologues de l’Inrap permettent d’anticiper les interventions, d’intégrer l’opération archéologique au projet d’aménagement et de valoriser les découvertes auprès des citoyens.
Les maires ont conscience de l’importance d’ancrer leur collectivité dans sa propre histoire et le patrimoine archéologique permet de créer du lien avec le citoyen, de donner une identité à certaines communes périurbaines ou rurales, donc une richesse culturelle. Les attraits patrimoniaux ne sont pas délocalisable et constituent, de fait, un réel atout pour le développement local.

 



Pouvez-vous nous donner quelques exemples de valorisation archéologiques en lien avec le plan national « Action en cœur de ville » ?
Par essence, le partage des connaissances historiques grâce aux interventions archéologiques est apte à renforcer l’identité patrimoniale des villes moyennes et ancrer dans le temps long leur rôle moteur dans le développement du territoire. Les élus savent qu’en matière de valorisation et de médiation, l’Inrap apportera ses ressources scientifiques et ses moyens de communication. Récemment, nos fouilles réalisées à Saint-Dizier, à Narbonne, à Poitiers, à Saint-Brieuc ou à Auch -parmi des dizaines d’autres exemples- ont permis de partager de belles découvertes avec les citoyens mais aussi de donner un coup de projecteur national - voire international - sur un patrimoine jusqu’alors méconnu.
De façon directe, les moyens octroyés pour améliorer les conditions de vie et la politique de vitalisation, des cœurs de ville, s’ils sont adossés à des actions archéologiques maitrisés permetent d’aboutir sur un projet équilibré : un bel avenir qui ne tourne pas le dos à un riche passé.

Exemples de projet :
 - Saint-Dizier
 - Narbonne
 - Poitiers
 - Auch

n°230

16 Oct 2019

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