Interview de Didier Bée, Président de la MNT

Villes de France est partenaire de la MNT (Mutuelle Nationale Territoriale). Avec plus d’un million de personnes protégées, la MNT est la première mutuelle des services publics locaux en santé comme en prévoyance. Elle fait partie du Groupe VYV, premier acteur mutualiste français, depuis sa création. La MNT accompagne les agents comme les collectivités afin qu’ils puissent exercer au mieux leur mission d’intérêt général. La rédaction d’Ondes Urbaines a posé cette semaine trois questions à Didier Bée, Président de la MNT.

Les mutuelles et les sociétés d’assurances connaissent aujourd’hui en France de grands enjeux de recomposition et de réorganisation. Comment votre mutuelle de santé et de protection sociale a-t-elle appréhendé cette période si complexe ?
Depuis les années 2000-2010 en effet, pour des raisons multiples, les organismes d’assurance et notamment les mutuelles ont commencé à se réorganiser, à se restructurer.
La MNT, qui est elle-même le fruit de plus de cinquante fusions de mutuelles de collectivités depuis près de soixante ans, a été un acteur de ce mouvement en participant à la création du Groupe VYV dès septembre 2017, désormais le 1er acteur mutualiste de santé et de protection sociale en France. Autour de ses quatre métiers (Mutuelle et assurance, Services et assistance, Soins et accompagnement, Habitat et logement social), le Groupe VYV développe des offres complètes et personnalisées pour accompagner et protéger tous les individus tout au long de la vie.
L’ensemble des composantes du groupe protège 11 millions de personnes et propose des solutions adaptées à plus de 114000 employeurs publics et privés. Acteur engagé, avec 10 000 élus dont près de 2 600 délégués, le groupe innove et anticipe en permanence pour construire une société plus équitable et socialement responsable. Je suis particulièrement fier, en tant que président de la MNT, et vice-président du groupe VYV d’en faire partie.

Quelle sont les grandes lignes de votre stratégie pour s’adapter aux nouveaux enjeux au regard de vos spécificités ? Que peut apporter la MNT aux collectivités territoriales et quels sont les principaux enjeux en termes de protection sociale pour votre mutuelle ?
La MNT, première mutuelle des agents des services publics locaux avec 1, 1 million de personnes protégées s’est dotée dès 2021, en cohérence avec les objectifs contenus dans le Plan du Groupe «VYV 2025 » , d’un plan stratégique co-construit entre élus et salariés de la mutuelle intitulé « Nouveaux Territoires d’Avenir », autour de six ambitions à concrétiser avec, entre autres : l’élargissement du champ de conquête à tous les services publics locaux, quel que soit leur mode de gestion, diversifier notre offre en apportant des réponses globales aux agents et aux structures employeurs en matière de santé, de bien-être et de mieux-vivre en s’appuyant notamment sur les solutions proposées par le Groupe, ou encore l’approfondissement de la relation de proximité, adaptée à la vie et aux besoins de nos adhérents et des structures du service public local, en s’attachant à prendre en compte les spécificités de leur environnement.
Tout ceci dans un monde où la protection sociale complémentaire (PSC) des fonctionnaires territoriaux a été bouleversée par une ordonnance du 17 février 2021 imposant aux collectivités locales à partir de 2025 et 2026 une obligation de participation à la PSC de leurs agents.
Obligation souhaitée depuis longtemps par la MNT, je me félicite que les associations d’élus locaux, dont « Villes de France » aient accepté, dans une période difficile pour les finances locales, d’abonder les complémentaires santé et prévoyance de leurs agents.
Il reste néanmoins les modalités d’application de cette réforme à préciser : la MNT s’emploiera dans les semaines qui viennent à ce que toutes les parties prenantes au dossier, élus, organisations syndicales comme gouvernement puissent s’entendre pour une meilleure protection des agents territoriaux, véritable levier d’une meilleure santé au travail des agents et donc d’un service public local encore plus efficace.

L’Observatoire, social et territorial, de la MNT a justement publié un cahier remarqué pour repenser la santé au travail dans la fonction publique territoriale à l’aune de la crise sanitaire. Quelles sont, selon vous, les grands changements qui perdureront après la crise et qui impacteront durablement les modes d’organisation au sein de la fonction publique ?
L’attention portée aux agents publics en première ligne durant la première vague est très vite retombée, le télétravail généralisé lors du second confinement puis jusqu’à aujourd’hui a privé des contacts humains les plus essentiels. Les risques psychosociaux se sont diversifiés et leur survenue est devenue plus fréquente. Les moyens déployés lors de la première vague épidémique ont souvent été supprimés et les dispositifs subsistant se sont avérés insuffisants. La santé psychologique des agents est donc devenue un sujet majeur.

Cette nouvelle situation a conduit également au développement de nouveaux risques. On a constaté d’abord une cristallisation de la violence et des comportements agressifs en augmentation. Les confinements successifs et l’isolement qu’ils ont suscité ont également favorisé le développement de pratiques addictives néfastes pour la santé des agents.
De fait, la COVID a eu au moins une conséquence positive : la santé est devenue un enjeu collectif au sein de l’organisation territoriale. Ainsi, nombre de collectivités, depuis ces deux dernières années, ont changé leur mode de fonctionnement : actions de prévention plus nombreuses, nouvelles pratiques managériales, nouvelles manières de communiquer…en clair : la santé, pour nombre d’entre elles, est devenue un axe central de la politique RH.
Gageons que l’ensemble des élus locaux qui ont vu depuis mars 2020 leurs agents fiers de servir leur collectivité mais parfois aujourd’hui « éreintés », mettent en place de telles politiques : la MNT, je m’y engage, sera toujours là pour les accompagner.

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