ONDES
URBAINES

Ondes urbaines n°43 -

Villes de France demande un débat national sur l'avenir du ferroviaire


Les conclusions du rapport Duron, sur l’avenir des trains Intercités, n’ont pas fini d’alimenter le débat, dans une actualité particulièrement orientée sur l’accessibilité ferroviaire des villes petites et moyennes.
Caroline Cayeux, sénateur-maire de Beauvais, présidente de Villes de France - qui s’était déjà exprimée le 20 mai dernier en amont avec plusieurs de ses collègues (voir notre dernière édition d’Ondes Urbaines) - a bien entendu réagi à la lecture des recommandations du rapport qui ont été remises hier au ministre chargé des transports, Alain Vidalies (voir infra).
Au terme de cet exercice, la commission Duron souligne que l’offre des trains d’équilibre du territoire (TET) doit être profondément « revue » pour répondre aux besoins de mobilité, essentiellement par la substitution d’autocars, le transfert aux régions, ou la cessation de lignes.
Et de préciser que « la réforme du modèle TET passe par la mise en place d’un nouveau paradigme (…) le transfert aux régions des lignes à caractère pendulaire ». Passé ces affirmations quelques peu abruptes, le rapport de la commission Duron préconise pêle-mêle qu’un « schéma de desserte des TET soit adapté sous l’égide d’une autorité organisatrice de plein exercice », « d’avoir recours à des délégations différenciées selon les types de lignes », tout en demandant l’expérimentation de l’ouverture du service à la concurrence « sur certaines lignes ciblées »…
Au rang des éléments à mettre au passif de l’État, ce rapport souligne tout de même que les investissements à réaliser sur l’infrastructure devront privilégier sa régénération, à l’exception de la ligne Paris – Orléans – Limoges - Toulouse qui requiert une attention particulière. En outre, « le matériel roulant à acquérir doit être mieux adapté aux besoins d’exploitation, l’effort réalisé en faveur du renouvellement du matériel roulant devant être poursuivi ». Les premières estimations faisaient état d’un effort d’investissement à hauteur de 3,5 à 4 Mds € pour l’ensemble des TET dans leur périmètre actuel.
La réaction des Villes de France
Préalablement à tout projet de démembrement, Villes de France estime qu’un débat doit être ouvert devant la représentation nationale. La restructuration de l’offre ferroviaire en France ne doit pas être tranchée uniquement par Bercy et la SNCF.
Vis-à-vis de l’abandon proposé du conventionnement par l’État pour le service des Trains Intercités, Villes de France estime qu’il faut également aller jusqu’au bout du processus. Ainsi, Caroline Cayeux demande - au-delà du seul autocar -« une ouverture de l’offre d’exploitation à la concurrence de toutes les lignes concernées, dans des conditions de transparence renforcées ».
S’agissant de la suppression de nombreuses transversales ferroviaires (comme les lignes Quimper - Bordeaux, Bordeaux - Lyon, Toulouse - Hendaye, Caen - Le Mans - Tours), Villes de France dénonce l’idéologie du tout TGV, c’est-à-dire une logique où est privilégié un modèle ferroviaire fait de métropoles, avec un polycentrisme parisien. Cela va à l’encontre des principes essentiels du développement durable, à l’heure où la France se prépare à accueillir la conférence internationale sur le climat, prévue en décembre prochain.
Concernant le transfert massif aux nouvelles régions de lignes et de matériels en état de déliquescence, Villes de France réclame enfin un audit indépendant pour évaluer objectivement le montant de la compensation qui sera due aux régions par l’État en cas de substitution.

Télécharger le rapport Duron

 

n°43

27 Mai 2015

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