Ce lundi 11 mars, se tenait la conférence nationale sur la transition écologique du Grand Debat, réunissant les représentants des corps intermédiaires (associations d’élus, partenaires sociaux et associations). Ouverte par les ministres François de Rugy et Elisabeth Borne, la séquence a été conclue par le Premier ministre Edouard Philippe. Villes de France y était représentée par Luc Bouard, maire de la Roche-sur-Yon. Il a invoqué la nécessité de travailler sur la variété de politiques des collectivités locales qui s’intègrent dans la transition écologique et a rappelé que son financement est un sujet majeur dont il faut se saisir.
D’une première analyse des contributions écrites au Grand Débat, ressortent plusieurs enjeux liés à l’écologie autour de l’agriculture, la consommation, l’éducation et la sensibilisation à l’écologie, l’énergie, la fiscalité et la réglementation écologiques, la protection de l’environnement et les transports en lien avec l’environnement. En conclusion de la journée, le Premier ministre a souligné que cette journée n’est pas une conclusion et que les échanges devront se poursuivre sur les instruments et les rythmes pour mettre en oeuvre la transition écologique.
Villes de France avait formulé plusieurs attentes sur cette thématique forte parmi lesquelles les suivantes:
- Afin de renforcer la lisibilité des différents prélèvements liés à la transition écologique, il apparaît essentiel qu’ils financent des projets liés à la transition écologique. Ainsi, Villes de France invite à affecter une part conséquente et pérenne des recettes aux nombreux plans territoriaux consacrés à la transition (SRADDET, PCAET, Plan de Protection de l’Atmosphère…).
- L’un des sujets principaux de préoccupation de Villes de France est la redynamisation des cœurs de ville, notamment via le plan Action Cœur de Villes. Les enjeux de rénovation thermique des logements sont prégnants, les villes moyennes sont particulièrement concernées avec des rénovations coûteuses au regard des nombreux bâtiments anciens, historiques, notamment au sein de périmètres « Site Patrimonial Remarquable ». En outre, les habitants de la moitié des pavillons (antérieurs au choc pétrolier) doivent dépenser des sommes conséquentes en chauffage entre le neuf et le vieux.
- Villes de France invite également à revenir à une TVA sur les politiques de gestion des déchets à 5,5% afin d’atteindre les objectifs en termes d’économie circulaire.
- Les productions locales d’énergies renouvelables sont sources d’emplois non délocalisables et les démarches d’autoconsommation se développent dans les territoires. Villes de France invite à renforcer la transition énergétique par un fonds annuel de financement des énergies renouvelables pour les « territoires à énergie positive ».
En conséquence, Luc Bouard a rappelé qu’autour de la transition écologique, gravitent également des enjeux de pouvoir d’achat et de santé. Rappelant que les villes de taille moyenne sont souvent des villes rurbaines, il a souligné que la mobilité permet un accès aux services mais aussi aux autres. Les principales contraintes aux mobilités durables sont le développement de technologies réellement propres, le coût élevé des transports en commun et les aménagements urbains contraignants pour les mobilités douces. Il faut donc utiliser moins de véhicules et produire davantage d’énergie propre. Cela rejoint les enjeux de densification de l’habitat et des commerces et services en coeur de ville pour diminuer les trajets vers les zones commerciales extérieures. À ce titre, le plan Action Coeur de Villes que Villes de France a co-construit avec le ministère de la Cohésion des Territoires, apporte une forme de réponse. Le maire de La Roche-sur-Yon a invité à annihiler les différences de coûts entre rénovation des bâtiments anciens par rapport aux constructions neuves. Il a également demandé un accompagnement de l’Etat sur les mesures de rénovation du patrimoine des collectivités, qui est conséquent et coûteux dans les villes moyennes. Villes de France remettra une contribution au Grand Débat sur les attentes des élus locaux pour mener à bien la transition écologique.