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Voeux de Villes de France : " Nous devons oeuvrer au mieux vivre ensemble "


Le 13 janvier 2015 s’est tenue au Sénat la traditionnelle cérémonie des vœux de Villes de France. En cette période troublée, la Présidente Caroline Cayeux, sénateur-maire de Beauvais, a souhaité réunir tous ceux qui travaillent aux côtés de la Fédération et à présenter ses espoirs pour l’année qui vient. Lors de cet événement placé sous le signe du rassemblement, François Baroin, Président de l’AMF et sénateur-maire de Troyes, invité d’honneur de la cérémonie, s’est exprimé aux côtés de Caroline Cayeux et de Jean-François Debat, président délégué de Villes de France et maire de Bourg-en-Bresse.
L’occasion, pour le nouvel exécutif de Villes de France, de rappeler avec force les objectifs de ce “changement de positionnement de l’association qui a pu inquiéter, mais dans lequel il ne faut pas chercher malice”, a indiqué Caroline Cayeux. L’ambition de Villes de France est simple : “mieux tracer les contours de notre fédération et nous placer plus clairement par rapport aux métropoles et régions”.
Villes de France fait de l’éducation aux valeurs de la République une priorité
Le caractère particulier de cette cérémonie s’explique en outre par le contexte grave dans lequel elle s’est inscrite, et sur lequel la Présidente de Villes de France a tenu à s’exprimer. Pour Caroline Cayeux, les évènements tragiques récents - mais aussi la détermination du peuple français à lutter contre toutes les formes de terrorisme - , obligent à prendre les mesures et sanctions nécessaires « afin de redonner sens à notre devise Républicaine, Liberté, Egalité, Fraternité ». Devant ce nouveau défi, les maires et présidents d’agglomération ont une responsabilité forte. « Nous, maires, incarnons le contact direct. Nous pouvons aider au vivre ensemble, et c’est ce que les citoyens attendent de nous. Nous sommes conscients de la tâche qui nous attend, en particulier dans nos quartiers dits ‘sensibles’». La Présidente de Villes de France a marqué sa volonté de s’engager dans l’éducation, pour défendre les valeurs de la République, alors que certains enfants de classes de collèges ont refusé d’observer la minute de silence. En outre, la question de la sécurité dans les villes devra être abordée rapidement. Pour François Baroin, une réflexion devra par exemple être menée sur les nouvelles caractéristiques de la police municipale : son existence, ses modalités de présence, son équipement mais aussi son financement - que les collectivités risquent de ne pas être en mesure d’assumer seules.
L’union fait la force
Se félicitant de la présence de François Baroin, Caroline Cayeux a formulé un vœu de bonne coopération avec l’ensemble des élus, pour faire face aux nombreux défis communs, financiers et autres, qui les attendent cette année. La Présidente de Villes de France a insisté en particulier sur le combat commun que mènent Villes de France et l’AMF pour rappeler qu’il existe beaucoup d’autres collectivités, en dehors des grandes métropoles qui viennent d’être créées et des nouvelles grandes régions. Jean-François Debat l’a affirmé lui aussi : « la fédération ne regrette pas l’existence des métropoles, mais bien plutôt le fait qu’on occulte si souvent les agglomérations, sans qui les grandes villes ne font pas métropole. »
« La France compte 36 765 communes, a rappelé François Baroin. On peut certes aménager cette réalité, mais on ne peut l’ignorer ». Précisant que Villes de France ne s’oppose pas par principe aux métropoles, Caroline Cayeux a tenu à clarifier sa position : « Certes, Villes de France reconnaît le rôle moteur des métropoles. Mais reconnaître les métropoles c’est une chose, croire qu’elles sont la réponse unique aux défis de la croissance et de l’emploi, ce serait une erreur. La concentration n’est pas la seule solution à nos problèmes ».
Aussi, face à ce combat commun, et dans un contexte économique et financier difficile, Caroline Cayeux a affirmé que “nous avons besoin de la solidarité et du poids de l’AMF ». Jean-François Debat à quant à ajouté que « l’AMF est notre famille commune, un lieu de discussion essentiel ».
A son tour, François Baroin s’est félicité de la proximité naturelle qui existe entre les deux associations, et des liens d’amitié qui les unissent, étant lui-même membre de Villes de France. Selon lui, la décentralisation justifie l’existence d’associations sectorisées - et justifie aussi leur coordination.

 

Programme de travail 2015
Afin de rendre concrets les vœux formulés par Villes de France, et de répondre aux objectifs ambitieux qu’elle s’est fixée, un programme de travail précis a été élaboré. Caroline Cayeux en a retracé les grandes lignes, avant d’annoncer les trois évènements marquants qui jalonneront l’année de la fédération. La présidente a donné rendez-vous :
- le 7 avril 2015, pour les 7èmes Rendez-vous de l’intelligence locale, qui porteront sur l’intercommunalité. L’objectif de ces Rendez-vous est d’aborder les questions que se posent les élus dans le cadre de l’évolution de l’intercommunalité.
- le 12 juin 2015, pour une rencontre avec le réseau des universités petites et moyennes. L’objectif de cette rencontre sera de mener des actions communes entre élus et présidents d’universités pour maintenir l’offre universitaire sur tout le territoire.
- les 1er et 2 octobre, pour son congrès national, qui, désormais annuel, se tiendra cette année à Bourg-en-Bresse. Il traitera de la place des villes et agglomérations dans le nouveau paysage territorial français, pour les aider à asseoir leur place, en interaction avec les autres échelons, pour rendre ensemble le meilleur service possible aux citoyens (logement, éducation, santé, culture…).
Orientations financières
Face aux difficultés financières, le président délégué Jean-François Debat a exposé la manière dont les élus de Villes de France entendent réagir. Selon lui, le problème vient du fait que l’effort imposé aux villes est plus fort que celui que l’Etat s’impose à lui-même : « la trajectoire budgétaire de l’Etat correspond à une moindre hausse, tandis que l’effort des villes consiste à faire des économies dans un budget en baisse ». L’impact des réductions budgétaires ne pourra se faire sans douleur, selon le maire de Bourg-en-Bresse, craignant que la population n’y soit pas assez préparée. « On ne pourra pas juste tailler dans le gras des ‘fonctionnaires jugés inutiles ou limiter les frais de représentation, comme l’Etat le laisse trop souvent entendre ». A ce titre, François Baroin a lui aussi appelé l’Etat « à geler son discours de gaspillage de l’argent public ; moins de 10% du stock de la dette publique est le fait des collectivités. Mis au regard des 70% de l’investissement public qu’elles représentent, les collectivités sont même les acteurs les plus productifs et les moins responsables de la dette de notre pays », a ajouté le président de l’AMF.
Certes, les villes feront des efforts : elles vont mutualiser, moins embaucher. Mais Jean-François Debat confirme que les efforts auront des conséquences sur nos concitoyens. Selon lui, « il est urgent que le Gouvernement prenne conscience de la difficulté extrême qu’il y aura à maintenir un tel rythme de réduction des dépenses, si l’on veut pouvoir répondre aux besoins de nos populations ».
En outre, des mesures doivent être prises rapidement pour mettre un frein à l’accumulation de plans et de schémas qui pénalisent les collectivités : “le stock de normes nous coûte trop cher. Toutes les fois où elles ne sont pas avérées utiles, supprimons-les”.
Unanimes, les élus ont chacun formulé des vœux de sérénité, seule à-même de donner l’élan nécessaire pour mener à bien les défis qui nous attendent.

n°24

14 Jan 2015




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