ONDES
URBAINES

Ondes moyennes n°678 -

La France compte 66 millions d'habitants


Au 1er janvier 2014, la France compte 66 millions d’habitants en France métropolitaine et dans les cinq départements d’outre-mer (63,9 millions d’habitants vivent en métropole, 1,9 million dans les départements d’outre-mer hors Mayotte et 0,2 million à Mayotte).
La population a augmenté de +0,4% au cours de l’année 2013, soit 278 000 personnes (hors Mayotte), ce qui est positif, mais il s’agit de la croissance la plus faible enregistrée depuis le début des années 2000. Cette progression est principalement la résultante du solde naturel (excédent des naissances sur les décès), En 2013, il y a eu 810 000 naissances pour 572 000 décès. Le solde migratoire évalué à 40 000, pour cette année, et reste très modeste notamment si on le compare à celui d’autres pays européens, comme l’Allemagne (400 000).
1,99 enfant par femme
Avec 1,99 enfant par femme en 2013 (contre 2,03 au point haut de 2010), l’indicateur conjoncturel de fécondité baisse légèrement, mais reste un des plus élevés d’Europe avec l’Irlande (2,01 en 2012 pour les deux pays). Outre le contexte économique, le recul des naissances s’explique également par la baisse tendancielle des effectifs de femmes aux âges de forte fécondité : les dernières générations nombreuses du baby-boom, nées au début des années 1970, ont maintenant 40 ans.
Espérance de vie en hausse
L’espérance de vie progresse et l’écart entre les hommes et les femmes se réduit : 85,0 ans pour les femmes et 78,7 pour les hommes. En 2013, 572 000 décès ont été enregistrés, légèrement plus qu’en 2012. En 2013, comme en 2012, la mortalité a été particulièrement importante sur les quatre premiers mois de l’année. Février et mars 2013 ont été froids, et l’épidémie de grippe qui avait démarré fin décembre 2012 a duré 13 semaines.
De moins en moins de mariages
L’Insee indique enfin qu’en 2012, deux Pacs ont été conclus pour trois mariages célébrés. Le nombre de Pacs, après avoir fortement baissé en 2011, repart à la hausse pour atteindre 160 200 en 2012. La baisse du nombre de mariages, qui avait marqué le pas en 2012, se poursuit en 2013 (231 000 unions). L’Insee estime en outre à 7 000, le nombre de mariages de personnes de même sexe célébrés en 2013, dans trois cas sur cinq entre deux hommes.
Rétrospective sur 30 ans : l’influence forte de l’Ile-de-France et des grandes aires urbaines
Dans une autre publication diffusée ce jour, l’Insee effectue entre 1982 et 2011, un bilan démographique sur 30 ans. Il ressort que la France a gagné 9,4 millions d’habitants, dont 20% dans l’aire urbaine de Paris et 30% dans les 13 plus grandes aires urbaines de province. L’influence de ces dernières ne cesserait de s’étendre.
Dans de nombreuses agglomérations, l’Insee précise que la ville-centre perd des habitants au profit des communes avoisinantes, un constat qui se confirme à l’échelle des villes moyennes (voir article suivant). Dans l’ensemble, les communes rurales ne perdent plus d’habitants depuis les années 1970, et en gagnent même lorsqu’elles sont proches de grandes agglomérations.
L’Insee souligne aussi que « la ville-centre souffre des défauts inhérents à la centralité (coût ou inadaptation du logement, manque d’espace vert, engorgement de la circulation) sans toujours bénéficier des mêmes attraits que les grandes métropoles en terme d’emplois qualifiés, de pôle universitaire ou d’offre culturelle ». Un constat qu’est loin de partager le réseau des villes moyennes, et qui risque d’enflammer le débat sur la priorité systématique accordée aux métropoles dans l'organisation des politiques publiques.

 

Redensifier les centres urbains des villes moyennes
Avec le recensement de population annualisé, basée sur une méthode d’échantillonnage des zones de collecte dans les communes de plus de 10 000 habitants, de nouvelles populations légales sont entrées en vigueur au 1er janvier 2014. L’Insee a rendu public les résultats de ce recensement rénové (population millésimée 2011) le 31 décembre dernier.
Au niveau des villes-moyennes exerçant une fonction de centralité, entre les résultats de l’ultime recensement exhaustif de la population et ces dernières populations légales, la FVM relève une maigre évolution démographique par rapport à la tendance nationale : +0,6% pour les villes moyennes de métropole sur la période 1999 – 2011, et +1,5% si l’on tient compte de toutes les villes moyennes avec l’Outre-Mer (sur un échantillon de plus de 250 villes moyennes). Dans les villes moyennes, la croissance de la population est peu sensible (de 9 à 9,14 millions d’habitants), alors que dans le même temps la population française a progressé à un rythme soutenu de +7,5 % entre 1999 et 2011 (de 60,5 à 65 millions d’habitants).
Dynamiques régionales
Les villes moyennes centres connaissent individuellement des évolutions très contrastées, reflet des dynamiques régionales. Issues pour l’essentiel de la diagonale « aride » qui va des Ardennes au Massif central, Aurillac, Autun, Chaumont, Chalon-sur-Saône, Charleville-Mézières, Cherbourg-Octeville, Le Creusot, Moulins, Nevers, Saint-Dizier, Vesoul, ou encore Vierzon connaissent une baisse préoccupante de leur population, en ayant perdu plus de 10% de leur population totale depuis 1999.
À l’inverse, Agde, Ajaccio, Annemasse, Bastia, Bourgoin-Jallieu, Fréjus, Montélimar, Vitré,
Manosque, Sélestat, Salon-de-Provence, Lunel, Villefranche-sur-Saône, villes-moyennes frontalières ou proches du littoral connaissent une dynamique de population très favorable.
Des questions en suspens
Au delà de ce constat global, qui n’intègre pas la problématique de l’élargissement des bassins de vie et de l’étalement urbain, ces résultats illustrent malgré tout l’importance de redensifier les centres urbains.
Il ne reste que sur le terrain, cette méthode de recensement continue de poser des difficultés aux élus : insécurité juridique et financières liées aux évolutions, difficulté d’analyse pour les quartiers depuis l’abandon du traitement des données infra-communales, impossibilité de rectification…

n°678

15 Jan 2014

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