ONDES
URBAINES

Ondes moyennes n°502 -

Abstention : la faute à qui ?


C'est une banalité de le rappeler : dimanche 14 mars 2010, le parti des abstentionnistes est devenu le premier parti de France.
Issus du suffrage universel, dont nous tenons notre légitimité, nous ne pouvons pas en tant que maires ne pas nous poser la question du pourquoi de cette situation et nous en inquiéter. Certes nous pourrions nous consoler en mettant en avant le fait que généralement les élections municipales ne sont pas, elles, boudées. Mais nous sommes tous concernés par toutes les élections et au demeurant les élections régionales, bien évidemment, tant il est vrai que les régions impactent fortement le fonctionnement de nos collectivités.
On peut, à droite, proclamer que la gauche, dont sont issues actuellement la quasi totalité des équipes dirigeantes des régions, a essuyé un échec puisqu'on ne s'est pas précipité pour valider les sortants. Et c'est vrai !
Mais on peut aussi, à gauche, dire qu'on ne s'est pas précipité davantage – et même un peu moins – pour proposer d'autres politiques de substitutions.
Alors à quoi bon ? Y a-t-il un comportement spécifique à telle région, à telle catégorie de citoyens, à telle catégorie de communes ? Certes, il est communément admis que le vote dans les petites communes - ces dernières sont l'échelon de base de la démocratie - est plus important. A titre d'informations, la moyenne de l'abstention dans les communes des membres du conseil d'administration de la FMVM ( 28 : 14 « de gauche », 14 « de droite ») est de 57 % : doit-on vraiment en tirer une quelconque conclusion ?
Sans doute y a-t-il pour nous tous, hommes politiques, un problème de pédagogie, un problème de respect de la parole donnée, dans la perception du moins, qu'en ont nos concitoyens.
Que faire ? Assurément pratiquer la politique autrement dans une société où l'exigence immédiate – les médias n'y sont pas pour rien - est de plus en plus forte.
Il importe aux élus de proximité que nous sommes de faire comprendre que tout n'est pas possible et que tout ne l'est pas immédiatement. Il importe de mieux écouter et surtout d'écouter davantage. Il importe de ne pas tomber dans l'injure et l'invective. Le pire a-t-il été vécu avec cette campagne régionale ?
Il importe maintenant de faire face à la montée de l'indifférence. Dimanche, il faut voter et faire voter. Bien sûr chacun d'entre nous préférerait que l'on vote pour son propre camp. Mais l'essentiel est de voter. Sans doute ne mesure-t-on pas la chance qui est la nôtre de pouvoir s'exprimer librement et beaucoup, beaucoup de citoyens du monde nous envient cette liberté qui est la nôtre.

Ne laissons pas nos concitoyens passer cette chance.

                    Bruno BOURG-BROC
                    Député de la Marne
                    Maire de Châlons-en-Champagne
                    Président de la FMVM

n°502

17 Mars 2010

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