ONDES
URBAINES

Ondes moyennes n°446 -

Enseignement supérieur - L’avenir des IUFM inquiète les maires des villes moyennes


Alors que vingt établissements d’enseignement supérieur sont devenus autonomes depuis le 1er janvier 2009, bénéficiant d’une nouvelle gouvernance et de plus grandes marges de manœuvre dans la gestion de leur budget, un relatif silence entoure l’avenir des Instituts Universitaires de Formation des Maîtres (IUFM).

Masterisation des IUFM
Annoncée le 2 juin 2008 par le président de la République, La réforme des IUFM aurait  pour but « de donner une dimension professionnelle à la formation des enseignants, en conjuguant la maîtrise des savoirs académiques aux savoirs professionnels. »

Concrètement, elle chercherait à recruter des enseignants à un niveau universitaire plus élevé qu'aujourd'hui, et à les faire entrer directement dans le métier en remplaçant la deuxième année de formation professionnelle initiale par un « compagnonnage » plus soutenu en début de carrière.

Cette réforme qui devrait être mise en place à la rentrée 2010, aurait pour conséquence d’affaiblir considérablement les IUFM qui ne disposeraient plus de l'exclusivité de la formation initiale des enseignants puisque n’importe quel master permettrait de passer les concours de l'Education nationale.
Les années de master seraient dans ce cadre un moyen de pré-professionaliser les futurs enseignants en leur faisant suivre des modules de pédagogie animés par les IUFM intégrés dans les universités.


Plus d’un tiers des étudiants d’IUFM en villes moyennes
Les villes moyennes et leurs agglomérations (1/4 de la population française) déjà très éprouvées par les restructurations judiciaires, militaires, par celles des entreprises publiques et de l’organisation de la santé, paient un lourd tribut à la politique d’aménagement du territoire actuelle dont on ne mesure pas encore toutes les conséquences.

Aujourd’hui, la réforme portant sur la masterisation de la formation du personnel enseignant engagée à l’été 2008, présente une menace pour  les villes moyennes qui accueillent un peu plus du tiers des étudiants actuellement inscrits en IUFM.

Cette réforme en draînant les étudiants vers les plus grands centres universitaires, présente un risque très important de disparition des IUFM et de leurs antennes départementales très présentes historiquement dans plus de 60 villes moyennes. Le président de la FMVM a demandé audience à la Ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche pour s’entretenir avec elle de ce sujet d’importance pour le développement des villes moyennes.

Plus largement, ce sera aussi l’occasion de rappeler à la ministre que les villes moyennes, se sont largement engagées, dès la fin des années 80, en faveur du développement des formations post-bac, notamment universitaires, et des services aux étudiants. La démocratisation de l'accès à l'enseignement supérieur est aujourd’hui une réalité incontestable.

En outre le succès de l'enseignement supérieur en villes moyennes tient largement à la capacité d'innovation des élus qui se sont battus pour accueillir sur leur territoire une palette de formations, souvent pointues, en lien avec le tissu économique local et les spécificités territoriales, initiant ainsi une véritable dynamique de projet.

n°446

07 Jan 2009

2






Partager sur :



Directeur de la publication
Président : Gil Avérous

Directeur de la publication
Jean-François Debat

Rédacteur en chef
Guillaume Ségala

Rédaction
Armand Pinoteau, Margaux Beau, Arthur Urban, Anaëlle Chouillard

Secrétariat
Anissa Ghaidi