La rencontre mondiale du « Forum politique de haut niveau pour le développement durable (FPHN) » est convoquée en 2020 sous les auspices du Conseil économique et social des Nations Unies (Ecosoc). Elle se tiendra à New York du mardi 7 juillet au jeudi 16 juillet 2020, avec une réunion ministérielle réunissant les 193 États membres pendant trois jours du 14 au 16 juillet 2020. Villes de France, qui dispose du statut consultatif spécial auprès des Nations Unies, a remis sa contribution préparatoire en vue de ce Forum politique dont les modalités d’organisation effective restent à ce jour en suspens en raison des mesures de confinement liées au Covid-19 aux États-Unis.
Rappeler la place essentielle des Villes pour le succès de l’Agenda 2030
Une séance programmée le 9 juillet 2020 après-midi aura notamment pour objectif de montrer l’importance des principaux acteurs non gouvernementaux, et des acteurs locaux (en particulier les villes), dans l’application effective des 17 Objectifs du développement durable des Nations Unies (ODD). Il s’agira de faire le point sur la grande variété des modalités d’application, après cinq années, de l’Agenda pour le développement durable de 2030 (adopté en septembre 2015). Cette rencontre reviendra tout spécialement sur les retours d’expériences tirées des Examens Nationaux Volontaires. De manière constante au sein de ces instances depuis cinq ans, Villes de France fait valoir l’implication déjà très conséquente des villes françaises et leurs agglomérations dans les stratégies locales du développement durable, et l’association avait eu l’occasion de saluer la qualité du travail réalisé notamment par le PNUD et ONU-Habitat pour proposer des outils et des guides en ligne pour soutenir les acteurs locaux, tout en insistant sur la nécessité de continuer à valoriser davantage au sein des Nations Unies les bonnes initiatives locales reproductibles ailleurs.
La difficulté d’une pluralité de stratégies nationales non coordonnées
De manière logique, Villes de France a rappelé dans sa contribution auprès du secrétariat du Conseil économique et social des Nations-Unies (Ecosoc) la création en 2015 d’un objectif spécifique consacré à l’urbanisation durable, à la demande de nombreux réseaux d’ONG et de représentants de pouvoirs locaux (dont Cités et Gouvernements Unis). L’Objectif 11 intitulé « Faire en sorte que les villes et les établissements humains soient ouverts à tous, sûrs, résilients et durables » constitue en effet « une avancée certaine pour la réussite de cette nouvelle stratégie mondiale ». Mais en raison de leurs compétences, « les villes restent en réalité concernées par tous les ODD ». Dans ce contexte, les collectivités locales font parfois aujourd’hui face « à une pluralité de stratégies nationales en faveur de la transition écologique, notamment en France » (stratégies nationales pour la biodiversité, stratégies nationales bas carbone, plans nationaux d’adaptation au changement climatique, etc.). Pour cette raison, « disposer d’un cadre englobant et articulant ces différentes stratégies pourrait aider les villes à appréhender la transition écologique ».
Les États invités à associer davantage les collectivités locales
Aussi, les Examens Nationaux Volontaires des États membres pourraient davantage répondre à cette préoccupation, en valorisant la place des acteurs territoriaux. Une concertation préalable des associations représentants les collectivités locales dans chaque État devrait être systématique avant le dépôt de ces feuilles de routes auprès des Nations Unies. La réussite de l’appropriation de ces Objectifs passe par une association systématique par les États dans leurs documents stratégiques, du niveau infranational des collectivités locales comme de l’implication réelle des ONG sur le terrain. Sur ce point, il n’est pas inutile de rappelé que l’État français avait remis sa dernière copie à New York dès 2016 en « oubliant » le rôle pourtant déterminant des communes et des intercommunalités sur le sujet (voir Ondes Urbaines n°95 ). Enfin, notre association plaide aussi pour une approche ODD par ODD, comme pour des modalités de mise en œuvre et de suivi, y compris à l’échelle locale. Villes de France soutient, concernant les modalités opérationnelles d’évaluation, le travail effectué par la France ces deux dernières années avec la mise en place des préconisations du Rapport Brunetière sur les indicateurs français du développement durable. Les 98 indicateurs sont aujourd’hui accessibles sur le site de l'INSEE. Ce nouveau cadre a dorénavant permis de trouver un langage commun aux différents acteurs territoriaux français (collectivités, associations, entreprises, habitants), pour conduire des politiques territoriales cohérentes. La contribution de Villes de France sera accessible en juillet prochain.
(Illustration © United Nations Photo/Ariana Lindquist)