La commission des affaires économiques du Sénat a remis au ministre de l’Économie et des Finances un plan "Pour faire du numérique une priorité de la relance", déroulant 24 mesures. Les auteurs invitent la France à publier "une stratégie numérique" et "à nommer un ministre du numérique, doté d’une administration centrale dédiée". Avant le confinement, la filière du déploiement de la fibre avait atteint des records, à 4,8 millions de prises par an en 2019. Mais, mi-avril, Infranum évoquait des risques de retards importants sur le plan France très haut débit et une baisse de 70% de l’activité de production. Depuis le déconfinement, l’activité de production "aurait repris à hauteur de 50% de mobilisation des effectifs", mentionne le document avant de souligner que "le coût des déploiements a augmenté". Plusieurs mesures ont été mises en place en soutien à la filière. Ainsi, "pour aller plus loin, une avance de trésorerie des crédits disponibles du fonds pour la société numérique (FSN) - estimée à 200 millions d’euros par les industriels - devrait être envisagée à titre exceptionnel là où cela pourrait venir en soutien à des entreprises en difficulté". Au-delà de la crise, le plan préconise de définir des objectifs ambitieux d’ici à 2025 dans le cadre d’une loi de programmation des infrastructures numériques. Pour financer les projets liés au numérique des collectivités locales, la commission met en avant l’intérêt d'"un dispositif incitatif d’investissement dans les technologies numériques [qui] pourrait être intégré au FCTVA". Face à la recrudescence des cyberattaques, la sécurité des systèmes d’information est un enjeu crucial de souveraineté, rappelle la commission. En l'occurrence, elle cite l’initiative franco-allemande Gaïa-X, dont l’ambition est d’offrir une alternative aux solutions de Google, Amazon et Microsoft, et qui vise à promouvoir les offres cloud européennes se différenciant par leur niveau de confiance.