ONDES
URBAINES

Ondes urbaines n°275 -

Opendata : entre lente progression des collectivités et axes de progrès



L’édition 2020 de l’observatoire Opendata des territoires relève que 90% des collectivités ne respectent pas les obligations. Cependant, 60% des collectivités de plus de 100 000 habitants ont ouvert leurs données, de même que toutes les régions et 60% des départements. Dans le même temps, un rapport d’étape du député Eric Bothorel sur la politique publique de la donnée livre une dizaine de constats, actuellement en consultation publique.

Bilan 2020 de l’opendata
Au-delà des grandes collectivités, des départements et des régions, seules 21% des collectivités entre 20.000 et 80.000 habitants ont ouvert leurs données. L’observatoire publié en octobre recense 576 collectivités territoriales qui ont publié des données en opendata. Elle y ajoute 144 structures publiques ou privées investies d’une mission de service public. En évaluant seulement les 5.101 collectivités concernées par la loi République numérique, à savoir celles supérieures à 3.500 habitants, OpenDataFrance comptabilise 491 collectivités aux données ouvertes, soit 9,6%. La progression de la publication des données est régulière avec environ 120 nouvelles collectivités ouvertes entre octobre 2019 et octobre 2020. En termes de stratégie de publication, 74% des collectivités choisit d’ouvrir les données sur un portail dédié ou mutualisé, 20% sur une plateforme d’information géographique et 6% sur un portail web usuel. Pour la publication des données, Data.gouv reste la principale plateforme d’hébergement avec 41% des collectivités, suivie des plateformes sous technologies OpenDataSoft (28%) ou open source CKAN (13%). Les formats de publication sont très hétérogènes alors que des outils comme OpenDataLocale permettent de normaliser et prioriser les données à ouvrir.

Rapport d’étapes sur l’ouverture des données
Le député des Côtes-d’Armor Eric Bothorel, a livré une analyse en 10 thématiques dans le cadre de sa mission lancée en juin 2020 sur l’open data dans le secteur public et les "données d’intérêt général", produites par le secteur privé. Elle intervient quatre ans après la loi pour une République numérique, censée servir d’accélérateur en imposant aux administrations un open data "par défaut". Son rapport d’étape pointe comme freins un manque de volonté politique et de moyens financiers ainsi que le manque d’ingénierie et de lisibilité du cadre juridique de l’ouverture des données avec une multitude de textes. En ce qui concerne les collectivités territoriales, la mission note que les obligations ne concernent que les collectivités de plus de 3.500 habitants ou dépassant 50 agents, empêchant la création de services unifiés au bénéfice de l’ensemble des territoires. Le RGPD enfin, avec la menace de sanctions financières en cas de fuite de données personnelles, freine beaucoup d’initiatives, en particulier dans les domaines de la santé et de l’éducation. L’enjeu de l’acculturation est également prioritaire, les décideurs publics ne percevant pas l’utilité de l’opendata mais ses risques supposés notamment autour des données personnelles. Les 10 thématiques du rapport sont soumises à consultation publique sur le site internet de la mission. Cette consultation aidera à la formulation des propositions du rapport dont la publication est attendue pour la fin de l’année.

Lire le rapport d'étape

 

 

n°275

22 Oct 2020

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