Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, a confié le 27 janvier à Salima Saa, présidente de l'Agence nationale pour la cohésion sociale et l'égalité des chances (Acsé), une mission sur la relance de l'ascenseur social par l'enseignement supérieur.
À cette occasion, Laurent Wauquiez a rappelé que pour la grande majorité des étudiants et de leurs familles, l'enseignement supérieur est le moteur de l'ascension sociale. Un diplôme du supérieur reste le sésame pour l'emploi: un diplômé a trois fois plus de chances de trouver un emploi qu'un non-diplômé. À l'inverse, l'absence de diplôme n'a jamais été aussi pénalisante.
«Mais de nombreux signes montrent que le moteur se grippe et que l'ascenseur social ne s'arrête plus à tous les étages» a déclaré le ministre avant d’ajouter «la massification de l'enseignement supérieur n'a pas nécessairement conduit à sa démocratisation: en France, l'impact de l'origine sociale est le double de celui du Japon ou du Canada».
Selon Laurent Wauquiez, les diplômés restent en majorité issus des classes supérieures. 41% d'entre eux ont un père qui appartient aux professions intellectuelles, 18% aux professions intermédiaires et 15% aux employés. La proportion d'enfants d'employés et de catégories intermédiaires a baissé en 10 ans dans l'enseignement supérieur: elle serait passée de 28,3% en 2001 à 25,1% en 2010, alors même que cette catégorie s'est renforcée dans l'ensemble de la population.
Laurent Wauquiez a déclaré qu'il fallait renforcer la dynamique d'ascension sociale par l'enseignement supérieur pour les classes moyennes et défavorisées. Le défi: promouvoir les meilleurs, sans laisser personne sur le bord du chemin. C'est pourquoi il a confié à Salima Saa une mission visant à identifier les freins à l'ascension sociale et proposer des solutions pour la relancer.