Les résultats de la dernière étude menée par le cabinet Trendeo montre un ralentissement de la dynamique emploi/investissement dans le domaine industriel et en particulier pour les créations d’emplois, les ouvertures d’usines ou bien encore les levées de fonds.
L’étude montre « qu’après une très forte reprise en 2021 et un niveau record en 2022, l’économie française s’inscrit sur une pente descendante, au point que si cela continue dans ce sens, les indicateurs cités plus haut passeraient dans le négatif courant 2024. »
L’industrie française fait face notamment à la concurrence des Etats-Unis et du programme « Inflation Reduction Act

(IRA) » mais aussi en raison d’un coût de l’énergie nettement moindre outre-Atlantique. Bien évidemment la politique commerciale menée par la Chine constitue aussi une concurrence soutenue pour les entreprises françaises.
D’après l’étude Trendeo, 81 147 emplois industriels ont été créés en France en 2023, contre 36 512 suppressions. Le chiffre d’emplois créés baisse en revanche de plus de 40 000 par rapport à 2022. Concernant les relocalisations d’usines, celles-ci ont augmenté mais ont créé moins d’emplois que ceux détruits par les délocalisations.
Plus en détail, le nombre d’emplois créés a chuté de 56 % dans les métiers du numérique (services en ligne, développement d’applications, …) ainsi que dans les activités industrielles qui ont perdu près de 10 000 emplois nets.
Quatre secteurs industriels sont en revanche épargnés : l’aéronautique, l’informatique électronique, le spatial et les équipements électriques avec le photovoltaïque, le solaire et les batteries.
Pour ce qui est des ouvertures/fermetures d’usines, le solde reste positif avec 137 ouvertures pour 106 fermetures. Ce résultat est toutefois moindre qu’en 2022 (+ 85 usines) et 2021 (+ 125 usines). Parmi les secteurs les plus touchés par ces fermetures de sites, on retrouve l’alimentaire, l’automobile et l’imprimerie. Toutefois, les activités liées à la transition énergétique et environnementale restent sur une dynamique positive. Le cabinet Trendeo note que les grands projets d’usines tels que les gigafactories n’ont pas encore « d’effet d’entrainement » sur la création d’entreprise de taille intermédiaire (ETI).
Enfin, les levées de fonds diminuent aussi en 2023 par rapport à 2022 de l’ordre de 17 %. Certains secteurs sont beaucoup plus impactés que d’autres : l’immobilier, le commerce et l’e-commerce. Concernant le secteur industriel, les levées résistent mieux, notamment, dans la recherche et le développement des secteurs énergétiques. Un « net retour au nucléaire » est mis en avant par l’étude, tout comme l’industrie solaire qui revient en force (forte concurrence chinoise) avec un niveau d’investissement soutenu.