ONDES
URBAINES

Ondes urbaines n°35 - 01/04/2015

Élections départementales

L'Union de la droite plébiscitée, la gauche en net recul, le Front National poursuit son implantation


66 départements pour la droite et 34 pour la gauche : le second tour des élections départementales, qui s’est tenu dimanche 29 mars 2015, a confirmé les tendances observées à l’occasion du premier tour du scrutin. L’abstention a atteint 50 % et a pesé fortement sur le scrutin. L’alternance est particulièrement marquée : depuis 2011, la gauche présidait 61 départements contre 39 pour la droite.
Les élections départementales consacraient un nouveau mode de scrutin, majoritaire, binominal et paritaire issu du redécoupage cantonal de 2014, qui avait divisé par deux le nombre de cantons – de 4 035 à 2 074 – pour 4 108 conseillers départementaux.
L’Union de la droite plébiscitée
L’alliance UMP-UDI a réuni 27,61 % des suffrages exprimés auxquels s’ajoutent notamment les 8,64 % obtenus par les binômes UMP. Les binômes divers droite totalisent quant à eux 6,92 % des voix. Au total, la droite remporte 2 418 sièges de conseillers départementaux, dont 1 956 pour les binômes Union de la droite (UMP-UDI, UMP et UDI), soit 45,03 % des suffrages exprimés. Elle « reprend » 28 départements à la gauche, notamment les départements symboliques de la Corrèze et de l’Essonne, fiefs de François Hollande et de Manuel Valls, mais aussi la Seine-Maritime, terre d’élection de Laurent Fabius, les Bouches-du-Rhône ou le Nord où la gauche est traditionnellement bien implantée. Cette victoire renforce la position de Nicolas Sarkozy, qui voit sa stratégie d’union de la droite et du centre validée.
La gauche en net recul
Le Parti Socialiste subit sa plus importante défaite dans ce scrutin depuis les élections cantonales de 1992. Il remporte 24 départements, dont le seul gagné à la droite, la Lozère, pourrait néanmoins rebasculer jeudi. Il totalise 16,06 % des suffrages exprimés, auxquels s’ajoutent les 9,08 % des listes d’Union de la gauche, intégrant des candidats écologistes ou radicaux. Les Binômes divers gauche font 4,48 %. Au total, la gauche remporte 1 592 sièges de conseillers départementaux, dont 1 218 sièges pour les binômes PS et Union de la gauche, soit 32,12 % des suffrages exprimés. Cette défaite affaiblit le couple exécutif qui se voit contraint de rassembler sa majorité. Un remaniement en plusieurs temps pourrait avoir lieu dans les semaines à venir.
Le Front National poursuit son implantation
Malgré un score important de 22,23 % des suffrages exprimés au niveau national, le Front National ne parvient pas à gagner de département. Il remporte néanmoins 62 sièges et des positions d’arbitrage comme dans l’Aisne, le Gard ou le Vaucluse en dépit de son refus de toute alliance. C’est son plus gros succès à des élections cantonales, où le type de scrutin, même modifié, ne lui est traditionnellement pas favorable. Le FN poursuit sa dynamique de consolidation de son réseau d’élus locaux amorcée à l’occasion des élections municipales de l’année dernière, validant la stratégie mise en place par Marine Le Pen et Florian Philippot.
Incertitudes
L’élection de certains présidents de Conseils départementaux – le fameux troisième tour – prévue jeudi 2 avril prochain, reste encore baignée d’incertitude dans certains départements. C’est par exemple le cas du Tarn-et-Garonne, fief de Jean-Michel Baylet, de la Lozère et du Vaucluse dans lesquels les élus de droite et de gauche disposent du même nombre de sièges, et où la décision sera liée au positionnement de binômes sans étiquette pour les deux premiers, et des élus FN pour le dernier. Dans l’Aisne, la droite devance la gauche d’un canton. Là encore, la décision appartiendra aux élus d’extrême droite, tout comme dans le Gard où droite et gauche ne disposent pas de la majorité absolue.

 

Ça bouge du côté des Villes de France
Dans les Alpes-de-Haute-Provence, Patricia Granet, maire (DVG) de Digne-les-Bains, est élue dans le canton de Digne-les-Bains-2. Dans les Bouches-du-Rhône, Patrick Bore, maire (UMP) de La Ciotat est réélu dans le canton de La Ciotat. Dans l’Eure, Sébastien Lecornu, maire (UMP) de Vernon, est élu dans le canton de Vernon. Dans l’Isère, Vincent Chriqui, maire (UMP) de Bourgoin-Jallieu, est élu dans le canton de Bourgoin-Jallieu. Dans la Meuse, Samuel Hasard, maire (PS) de Verdun, est réélu dans le canton de Verdun-1. Dans le Nord, Arnaud Decagny, maire (UDI) de Maubeuge, est élu dans le canton de Maubeuge. Dans le Tarn-et-Garonne, Bigitte Barèges, maire (UMP) de Montauban, est élue dans le canton de Montauban-3. Enfin, dans la Vienne, Jean-Pierre Abelin, maire (NC) de Châtellerault est élu dans le canton de Châtellerault-3.

n°35

01 Avril 2015

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