La secrétaire d’Etat au Commerce, à l’Artisanat, à la Consommation et à l’Economie sociale et solidaire, Martine Pinville, a fait le 20 octobre 2016, une série d’annonces lors de la remise du rapport IGF-CGEDD sur la revitalisation commerciale des centres-villes.
La secrétaire d’Etat a partagé les constats, déjà fortement connus à partir desquels Villes de France, avait formulé des propositions dans un Manifeste « Pour faire vivre les cœurs de villes », le 15 mars 2016.
S’appuyant sur le rapport IGF-CGEDD, Martine Pinville déplore : « La désertification des centres urbains que montre ce rapport est inquiétante. Nous devons comprendre pourquoi, depuis 15 ans, nos centres-villes ont régulièrement perdu des commerçants (...). La vacance commerciale n’est pas la cause mais le symptôme de maux plus profonds et diffus des centres-villes ».
Quatre priorités
Dans son discours, la secrétaire d’Etat met en avant quatre grandes priorités, à savoir :
1- intégrer le commerce de centre-ville au sein des stratégies d’urbanisme dans leur globalité. Le commerce, n’est pas seulement une affaire de commerçants. Il doit être intégré aux réflexions sur les équilibres entre centre et périphéries, sur les discussions autour du logement, de la santé, de l’éducation, des loisirs et des transports.Il doit donc être un sujet dans les schémas de cohérence territoriale, dans les plans locaux d’urbanisme intercommunal et dans les schémas régionaux d'aménagement, de développement durable et d'égalité des territoires.Si elle se satisfait de l’installation des grandes surfaces avec la LME, elle reconnaît cependant que les effets ont été désastreux pour les villes moyennes, souhaitant faire évoluer la réglementation de l’urbanisme commercial pour les villes moyennes.
2- Financer les expérimentations. Martine Pinville place beaucoup d’espoir dans les organisations et propose de financer, en fléchant 1 million d’euros au sein du FISAC, des expérimentations et des dispositifs innovants (partenariats publics-privés, développementdu management de centre-ville, stratégies de développementurbain…).
3- Mettre en relation. La secrétaire d’Etat déplore l’isolement nuisible aux élus, aux commerçants et souhaitent informer sur les dispositifs de soutien. Elle propose de créer un site Internet dédié et de renforcer le métier de manager de centre ville en élaborant un référentiel qui leur permette d’être reconnus et financés. Les experts de
l’ingénierie des centres-villes dégradés doivent être eux aussi mieux organisés entre eux (Etablissements publics national d’aménagement et de restructuration des espaces commerciaux et artisanaux, ANRU, CDC..).
4- Accélérer la transition numérique du petit commerce. Pour Martine Pinvile : « L’avenir du centre-ville passera par le numérique. Nous accompagnons déjà les PME dans ce défi depuis 2012. Mais nous devons aller encore plus loin pour faire du centre-ville le champion du « e-commerce de proximité». Elle propose de soutenir des solutions numériques qui sont adaptées aux besoins des commerçants de proximité et qui soient financièrement accessibles.
Martine Pinville annonce qu’elle réunira la commission de concertation du commerce fin novembre et qu’une thématique sera consacrée au commerce de centre-ville. Elle annonce également des états généraux début 2017 qui réuniront les acteurs publics et privés du développement des centres-villes.