ONDES
URBAINES

Ondes urbaines n°149 -

Mission Spinetta : Villes de France redoute un système ferroviaire à deux vitesses


Une mission spécialement dédiée au modèle ferroviaire (voir la lettre de mission) vient d’être confiée ce lundi 16 octobre à Jean-Cyril Spinetta, haut fonctionnaire français, ancien président du Conseil de surveillance d'Areva et ancien PDG d'Air France-Klm. « Le Gouvernement porte une ambition forte pour le ferroviaire, et veut se doter d’une stratégie globale pour le secteur afin de lui donner toute sa place dans la nouvelle politique de mobilité », a indiqué Elisabeth Borne, ministre chargée des transports.
Cette mission de concertation avec l’ensemble des parties prenantes du secteur est censée permettre de préparer une stratégie d’ensemble pour l’Etat, afin de refonder le modèle du transport ferroviaire dans le cadre d’un marché ouvert à la concurrence, en préservant les missions d’un service public performant. Pour cela, la mission doit travailler sur trois principaux chantiers :
- la définition d’une stratégie de desserte par le transport ferroviaire à horizon 2030 ;
- la remise à plat du modèle économique et financier du système ferroviaire ;
- la préparation d’une mise en œuvre réussie de l’ouverture à la concurrence.
Métropolisation galopante
Hier, par voie de presse, les élus locaux ont dans le même temps appris que le Gouvernement cherchait à limiter de façon drastique le nombre de dessertes « villes moyennes », c’est-à-dire le nombre de points d’arrêts TGV. Après la régionalisation de certains trains d’équilibre du territoire (TET également appelés anciennement trains intercités) en 2016 et 2017 - qui s’est globalement traduite par le désengagement de l’État sur le réseau des lignes nationales secondaires - Villes de France a vivement réagi et déploré par voie de communiqué que « SNCF Mobilités, comme l’État qui reste autorité organisatrice des transports ferroviaires au niveau national, opte pour un système ferroviaire à deux vitesses, conçu sur un mode « origine-destination » de « métropoles à métropoles », au mépris du reste du territoire ».
Face à des scénarios qui envisagent - à très court terme - une érosion irrémédiable du service, voire un sacrifice délibéré de l’activité ferroviaire, Villes de France demande plus de cohérence d’ensemble, et réclame depuis plusieurs années que soit mis en œuvre un schéma national de desserte ferroviaire.
Face à cette réorganisation des grandes lignes qui s’apparente en réalité à un élagage brutal, les élus des Villes de France ont bien compris l’importance de la mission Spinetta, et la nécessité de remettre à plat certaines règles de gestion et de gouvernance. Au-delà du seul Appel à manifestation d’intérêt qui a été proposé aux régions sous l’égide de SNCF Mobilités (et qui s’est concrétisé uniquement dans le Grand Est et la Normandie), les représentants de Villes de France souhaitent une accélération de l’ouverture à la concurrence des TET et TER, et la mise en place de concessions de lignes pour les territoires qui le souhaitent.
Les conséquences prévisibles d’une suppression pure et simple de l’offre ferroviaire sont hélas bien connues : atteintes profondes à l’aménagement équilibré du territoire et à la mobilité ; et surtout perte de compétitivité et diminution de l’attractivité économique du bassin de vie. Au nom de tous les maires concernés, Caroline Cayeux, présidente de Villes de France, vient de demander à être reçue rapidement par Elisabeth Borne, ministre chargée des transports.
Le communiqué de presse

 


 

n°149

18 Oct 2017

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