Depuis la fin du XIXème siècle, le développement des territoires s’est accompagné de déploiement d’éclairages extérieurs, souvent perçus comme vecteur de sécurité et d’activités nocturnes. Premier projet d’investissements déclarés, auxquels s’ajoutent les coûts de consommation et maintenance, l’éclairage fait l’objet de budgets lourds pour les communes et leurs habitants.
La lumière artificielle nocturne est aussi une pression sur la biodiversité qui, seule ou en combinaison avec d’autres pressions, contribue à l’érosion actuelle de la biodiversité et à la fragmentation des milieux. La publication de la «Mission Économie de la Biodiversité» (Caisse des Dépôts et CDC Biodiversité), intitulée « Éclairage du 21ème siècle et biodiversité » et rédigée en partenariat avec l’Association Nationale pour la Protection du Ciel et de l’Environnement Nocturne (ANPCEN), reste à ce jour la meilleure référence sur la question.
Ce que révèlent les travaux de recherche
Cette étude vise à informer notamment les collectivités sur cet enjeu à travers une synthèse de publications scientifiques internationales, selon une typologie par grands groupes d’espèces fauniques, les enjeux floristiques méritant de faire l’objet d’une étude dédiée. La pollution lumineuse qui se développe avec la croissance de la lumière nocturne, s’accompagne d’effets perturbateurs souvent méconnus et sous-estimés sur la biodiversité et le fonctionnement des écosystèmes que les dernières évolutions technologiques dans le domaine de l’efficacité énergétique (comme les lampes aux iodures métalliques et les LEDs) tendent à aggraver.
Des recommandations pertinentes
L’étude apporte des recommandations techniques ou de « bon sens » ayant pour objet la sobriété énergétique et lumineuse afin de réduire les impacts sur la biodiversité. Il peut s’agir de réduire les durées et les niveaux d’éclairement, les puissances électriques et lumineuses, de supprimer des points lumineux et d’optimiser l’espace entre ces derniers, d’utiliser des lampes aux émissions spectrales relativement étroites (comme les lampes à sodium basse pression et dans une moindre mesure les lampes à sodium haute pression). Les extinctions en milieu de nuit sont peu coûteuses et à effets immédiats sur l’environnement. Le remplacement de luminaires, les nouvelles technologies et équipements, exigent des investissements lourds, effectués pour plusieurs décennies, dont les retours peuvent être longs.
Le point sur les aides mobilisables
La dernière partie de l’étude est consacrée aux mécanismes contractuels et les aides mobilisables pour la rénovation de l’éclairage extérieur. L’analyse fait ressortir le potentiel des marchés globaux (marchés globaux de performance et contrats de partenariat) dans le cadre d’une démarche de rénovation ayant pour but de réduire intelligemment à la fois les consommations d’énergie et les impacts sur la biodiversité, ainsi que le potentiel innovant d’un tiers investissement adapté. D’autres sources d’aides financières existantes sont également analysées en rappelant la nécessité de mieux y intégrer les enjeux de réduction de la pollution lumineuse.
- Le site internet de CDC Biodiversité
- En savoir plus
- Lire la publication « Éclairage du 21ème siècle et biodiversité »