Dans un contexte de crises successives et de remontée de l’inflation, Villes de France vient de réaliser une enquête afin de connaître les principales orientations budgétaires et RH qu’anticipent ses membres en 2022. Les résultats sont basés sur les réponses obtenues auprès de plus quarante villes moyennes* et permettent de dégager quelques tendances marquantes pour cette année.
Fiscalité : pas d’aggravation de la pression fiscale dans les villes
En 2022, à 93 % les Villes de France laissent leurs taux de foncier bâti et non-bâti inchangés voire les baissent, et n’aggravent pas la pression fiscale sur les ménages.
Sur cet échantillon de quarante-trois collectivités, afin de « redonner du pouvoir d’achat aux ménages » et parce que la « revalorisation des valeurs locatives est suffisante cette année (+ 3,4%) », la plupart des villes n’ont pas l’intention de modifier leur pression fiscale. Trois villes vont néanmoins augmenter leur taux de foncier bâti (+2,5% en moyenne dans les villes qui augmentent les taux).
Au niveau des groupements de communes, la proportion des EPCI pour lesquels des augmentations de la fiscalité sont annoncées cette année est en revanche plus importante qu’au niveau des villes (dans un EPCI sur trois). Ces augmentations concernent en particulier la TEOM revue à la hausse (du fait de la hausse des coûts de l’énergie), mais aussi le foncier bâti, ou encore la taxe Gemapi et plus rarement le versement mobilité.
Budgets : une progression des dépenses portées par l’investissement local
L’année 2022 devrait se traduire dans les Villes de France par une augmentation soutenue des budgets et de leurs dépenses globales (+ 4,3% en moyenne dans la quarantaine de villes ayant répondu). Les villes moyennes devraient donc continuer à maîtriser l’évolution de leurs dépenses de fonctionnement (+2,5%), et intensifier dans le même temps leurs dépenses d’investissement (+ 11%) en 2022. À compétences constantes par rapport à 2021, parmi les 43 collectivités enquêtées, les investissements seront en effet en hausse ou en forte hausse dans une large majorité des cas (63% des réponses).
Comme l’année dernière, l’augmentation du volume des budgets sera a priori très nettement portée par la reprise de l’investissement du bloc communal, qui résulte à la fois d’une politique d’endettement assez accommodante, et des recettes d’équipement de l’Etat liées à la relance et à la transition écologique.
Les secteurs d’investissement qui resteront prioritaires dans les budgets 2022 : en majorité l’aménagement urbain du centre-ville en lien avec le programme Action cœur de ville, la transition écologique et l’efficacité énergétique des bâtiments, les travaux de voirie, la préservation du patrimoine…
Pour les collectivités qui ont indiqué investir davantage en 2022 qu’en 2021, c’est-à-dire à des niveaux plus élevés que l’année dernière, une majorité (plus de 55%) envisage d’accroître son encours de dette.
Ressources humaines
Les collectivités enquêtées étaient interrogées sur leurs effectifs, les absences, et la gestion prévisionnelle des départs en retraite, les 1 607 heures ou encore la protection sociale complémentaire…avec un fait émergent qui ressort des réponses : une population d’agents relativement avancée en âge (un peu plus de 47 ans en moyenne) notamment dans les catégories d’encadrement (agents A) et d’encadrement intermédiaire (agents B). Un phénomène de vieillissement qui doit être anticipé et pris en compte.
Conséquence d’effectifs en phase de vieillissement et des précédentes périodes de pandémie, le taux d’absentéisme dans les villes moyennes reste relativement important, 7,1 % en moyenne (en 2021) dans la quarantaine de villes enquêtées, en conformité avec la tendance affectant les collectivités locales. Au sein du panel, le taux d’absentéisme est en général plus faible dans les catégories d’encadrement (agents de catégorie A et B) que pour la catégorie C.
Pour les agents appartenant à la catégorie C, le taux d’absentéisme est toujours très souvent corrélé avec l’âge, c’est-à-dire d’autant plus élevé que la moyenne d’âge dans la collectivité est importante (importance des arrêts de travail en nombre et en durée), et d’autant plus faible que la moyenne d’âge est basse (arrêts de travail peu fréquents et courts). La réalité de la pyramide des âges peut localement poser des difficultés d’organisation évidentes dans certains services.
Téléchargez les résultats de l’enquête Villes de France – Mai 2022