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Ondes urbaines n°24 -

Démographie : dernières estimations de l'Insee et zoom sur les familles nombreuses


À l’occasion d’une communication faite hier à Paris et dans les régions, l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) vient de lancer l’enquête annuelle de recensement de la population 2015 (dont l’accès en ligne est généralisé sur www.le-recensement-et-moi.fr), et de dévoiler ses estimations concernant la population française (hors Mayotte) au 1er janvier.
La France compte ainsi 66,3 millions d’habitants (64,2 millions en métropole et 2,1 millions dans les cinq départements d’outre-mer). C’est environ 300 000 personnes de plus en un an (soit +0,4 %). Comme dans le passé récent, cette progression est essentiellement liée au solde naturel de la population (différence entre les naissances et décès).
La France : un des pays européens les plus féconds
En 2014, 820 000 bébés sont nés en France. Alors qu’elles tendaient à diminuer depuis 2010, les naissances restent stables en 2014 par rapport à 2013 (hors Mayotte). Cela résulte de la conjugaison de deux effets : baisse de la population féminine en âge de procréer mais légère hausse de la fécondité.
Au sein de l’UE à 28, l’Irlande et la France restent les pays les plus féconds avec 2,01 enfants par femme (en 2012). Ce sont les deux seuls pays européens à avoir maintenu un indicateur conjoncturel de fécondité supérieur à 2 entre 2008 et 2012. La moyenne européenne de cet indicateur se situe à 1,58 enfant par femme. En 2014, l’âge moyen des mères à leur accouchement est de 30,3 ans tous rangs de naissance confondus. Une légère hausse qui suit la tendance observée dans le passé.
L’Insee relève également en 2014 une baisse sensible des décès, liée notamment à des conditions climatiques (janvier 2014 a été le plus doux depuis 1900) et épidémiologiques plus favorables (grippe de faible intensité et de courte durée).

 

L’année dernière, 556 000 personnes sont décédées en France. Hors Mayotte, le nombre de décès a diminué de 14000 personnes par rapport à 2013 et de 15 000 personnes par rapport à 2012.
Hausse de l’espérance de vie
En 2014, en France, l’espérance de vie à la naissance d’une femme est en moyenne 85,4 ans et de 79,2 ans pour un homme. En 20 ans, l’espérance de vie des femmes a progressé de 3,6 ans, celle des hommes de 5,6 ans. L’écart entre les deux sexes tend donc à se réduire, du fait d’un rapprochement des comportements de vie entre hommes et femmes : il s’établit à 6,2 ans en 2014 contre 7,1 ans en 2004 et 8,2 ans en 1994.
En Europe, en 2012, c’est en Espagne que l’espérance de vie est la plus élevée pour les femmes (85,5 ans) et en Suède pour les hommes (79,9 ans). La France se trouve dans le trio de tête pour l’espérance de vie des femmes, deuxième ex-æquo avec l’Italie, et bien au-delà de la moyenne européenne, pour les femmes (83,1 ans pour l’UE à 28) comme pour les hommes (77,5 ans).
Zoom sur les familles nombreuses
Lors de cette conférence de presse, l’Insee a également communiqué une étude portant sur les familles nombreuses en 2011. La France métropolitaine compte 1,7 million de familles nombreuses, c’est-à-dire de familles hébergeant simultanément trois enfants ou plus (dont au moins un mineur). Ainsi, une famille sur cinq est une famille nombreuse. L’Insee relève que cette situation est plus fréquente pour les non-diplômés et dans les familles immigrées. Et logiquement, le niveau de vie de ces familles décroît avec le nombre d’enfants, et une partie importante vit sous le seuil de pauvreté.
Les trois quarts des familles nombreuses ont exactement trois enfants. Seulement un quart en a quatre ou plus. Parmi les familles nombreuses, les familles « traditionnelles » (deux parents vivant avec leurs enfants communs) sont les plus fréquentes : quatre familles nombreuses sur six sont « traditionnelles » tandis qu’une sur six est recomposée et une sur six monoparentale.
Parmi les trois types de familles, traditionnelles, recomposées et monoparentales, ce sont les familles recomposées qui sont les plus grandes. En 2011, 37 % des familles recomposées hébergent trois enfants ou plus contre 21 % des familles « traditionnelles » et 16 % des familles monoparentales.
Influences géographiques et sociales
Lieu de naissance, modèle familial... l’Insee s’est également interrogé sur les déterminismes en matière de familles nombreuses. L’endroit où l’on naît aurait ainsi une influence sur la descendance. Il est plus fréquent d’avoir eu trois enfants ou plus lorsqu’on est né dans l’ouest de la France, ainsi que dans le nord ou en Outre-mer. En revanche, si l’on est né dans la moitié sud de la France, on a moins souvent eu une famille nombreuse.
Les enfants reproduisent également en partie le modèle familial de leurs parents. Par exemple, 35 % des quinquagénaires ont eu une famille nombreuse lorsqu’ils sont issus d’une famille de quatre enfants ou plus, contre 22 % de ceux qui étaient enfants uniques. Plus on a de frères et sœurs, plus la probabilité est forte d’avoir une famille nombreuse.
Avoir eu deux premiers enfants du même sexe motive parfois le désir d’un troisième enfant. En effet, les personnes dont les deux premiers enfants sont de même sexe ont un peu plus souvent que les autres un troisième enfant.
Enfin, la naissance du troisième enfant résulte parfois d’une nouvelle relation. Ainsi, parmi les quinquagénaires actuellement en couple et qui ont eu au moins un enfant, 34 % de ceux qui sont toujours en couple avec le père ou la mère de leur premier enfant ont eu un troisième enfant, contre 40 % de ceux qui ont rompu et noué une nouvelle relation.

n°24

14 Jan 2015

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