Avec un niveau de 73 milliards d’euros en fin d’année 2023, les dépôts au Trésor des collectivités locales et des établissements publics locaux suscitent de nombreux commentaires. Un tel montant traduit-il une bonne santé financière, ou bien reflète-t-il une pression fiscale excessive et un recours intempestif à l'endettement ?
Dans une publication consacrée à ce sujet (Accès Territoires n°14), la Banque Postale vient de se livrer à une analyse de la trésorerie des collectivités locales et de leurs satellites. Cette étude vise à donner les clés de lecture de ce sujet technique, mais au cœur des débats politiques sur la gestion des finances locales.

Une trésorerie détenue majoritairement par le bloc communal
Le montant global de la trésorerie a doublé entre 2010 et 2022 pour atteindre 68 milliards d’euros pour l’ensemble des

collectivités locales. Le rapprochement de ces montants du nombre de jours de dépenses correspondant permet de relativiser un peu cette progression qui passe alors de 46 à 71 jours de trésorerie, soit une hausse de 54 %.
Mais cette progression est très variable en fonction des collectivités. Ainsi, l’analyse par type de collectivité montre que près de la moitié de la trésorerie est enregistrée dans les caisses des communes. En 13 années, elle est passée de 18 à 32 milliards d’euros, permettant de couvrir 33 jours supplémentaires de dépenses passant ainsi de 2 à 3 mois.

Une thésaurisation qui concerne les plus petites communes
Si la trésorerie des communes a progressé en moyenne de 33 jours de dépenses sur la période de 2010 à 2022, l’analyse par strate montre que plus la taille de la commune est petite et plus le niveau de trésorerie, qui était déjà important en 2010 (243 jours pour les communes de moins de 250 habitants vs 22 jours pour celles de plus de 100 000 habitants, et vs 49 jours pour les communes de 30 000 à 100 000 habitants), a progressé au cours des treize années.