A Flamanville le 22 septembre 2016, une délégation d’élus (1) de Villes de France a bénéficié dans le cadre de son partenariat avec EDF d’une visite privée du futur réacteur nucléaire de troisième génération (le réacteur pressurisé européen – EPR), soit le jour symbolique du retrait du dernier échafaudage externe du réacteur, en présence du directeur du chantier, Antoine Ménager.
Un déplacement sur site instructif
Villes de France suit avec intérêt depuis plusieurs années la construction de l’EPR de Flamanville, dont nombre de ses villes adhérentes disposent de liens économiques et industriels étroits avec le chantier, comme avec EDF et ses sous-traitants. Plus de 4 400 employés travaillent sur place pour cette impressionnante construction. Une première visite de Villes de France avait eu lieu sur le site en septembre 2009, soit des années avant la pose du dôme, mais néanmoins après l’arrivée sur place des premiers gros composants sur le chantier ; ainsi qu’avec un autre déplacement en mai 2010 dans les bâtiments d’Areva au Creusot d’où sont issues de nombreuses pièces forgées et usinées pour l’EPR de Flamanville.
Cette fois-ci, la délégation a pu apprécier l’état d’avancement des travaux de mise en place du bâtiment réacteur, des quatre générateurs de vapeur, et du pressuriseur, comme le bétonnage de l'enceinte interne terminé en décembre dernier. Surtout, les élus ont pu visiter l’intérieur du réacteur en construction, avec sa double enceinte de confinement, l’aire d’étalement en cas de fusion du cœur, et le réservoir d’eau en phase d’achèvement. C’est-à-dire, des parties de la centrale, qui ne seront bientôt accessibles qu’aux seuls exploitants du site. Ensuite, la station de pompage, la salle des machines (qui abrite le gigantesque turboalternateur qui récupère la vapeur produite pour le transformer en électricité), les bâtiments de sauvegarde (avec la salle des commandes), et les bâtiments de traitement des effluents radioactifs et de conditionnement des déchets nucléaires ont fait partie de l’exploration des lieux. Au cours d’une rencontre avec les responsables du site d’EDF dans le bâtiment d’exploitation, les dispositifs de sûreté, le fonctionnement de la Commission locale d’information (la « Cli »), et la politique d’entreprise en matière d’emploi dans le Cotentin - et bien au-delà - ont aussi été évoqués avec les élus présents. Il a été rappelé que la formation et la reconversion des salariés sont les deux priorités du programme « Grand Chantier », dans le cadre de « l’Engagement de développement de l’emploi et des compétences » (l’EDEC). Surtout, un point précis a été présenté aux élus locaux sur les difficultés techniques liées à l’avancement du chantier, comme sur les échanges en cours avec l’Autorité de sûreté nucléaire sur les réalisations effectuées.
La mise en œuvre d’une technologie innovante
La construction de l'EPR a débuté en décembre 2007 et se poursuit aujourd'hui, avec divers retards de travaux par rapport au programme initial. Mais, l'objectif de première production commercialisable est néanmoins fixé à fin 2018, pour un coût estimé autour de 10,5 milliards d'euros. Selon EDF, cette nouvelle technologie EPR doit permettre de produire une énergie non émettrice de gaz à effet de serre, avec une utilisation plus efficace du combustible : soit une diminution de la consommation de combustible à production d'électricité constante ; une réduction des rejets d'effluents radioactifs liquides et gazeux par rapport aux unités de production du parc nucléaire français ; ainsi qu’une production de déchets radioactifs réduite de 30 %. Enfin, autre avantage technique présenté par ses promoteurs, le réacteur EPR devrait pouvoir atteindre un taux de disponibilité plus important grâce à une réduction de la durée moyenne des périodes d'arrêt pour rechargement du combustible. L'EPR a vocation à devenir le réacteur le plus puissant au monde (1 650 MW, contre 1 500 MW pour les plus récents), avec une durée de fonctionnement prévue pour 60 ans.

(1) Nota bene Par ordre alphabétique, cette délégation était notamment composée de : Bruno Bourg-Broc, président d’honneur de Villes de France et président de Châlons-en-Champagne Agglo ; Christian Pierret, ancien ministre, président d’honneur de Villes de France ; Frédéric Leturque, secrétaire de Villes de France, maire d’Arras et conseiller régional Hauts-de-France ; et Bertrand Ringot, maire de Gravelines, vice-président de la Communauté urbaine de Dunkerque, et conseiller départemental du Nord.

Pour visualiser une vidéo du chantier (film EDF)