Alors que l’attentat de Nice a causé l’annulation d’une rencontre entre Audrey Azoulay, ministre de la Culture et de la Communication, et les associations nationales d’élus locaux, en marge du festival d’Avignon, la réunion organisée par la Fédération nationale des collectivités pour la culture (FNCC) a permis de revenir sur les enjeux culturels liés aux attentats. Dans le cadre de cette conférence du 16 juillet, intitulée « Les politiques publiques ont-t-elles failli ? », les associations d’élus dont Villes de France ont publié un communiqué témoignant de leur solidarité avec les familles des victimes, mais aussi de leur tristesse et de leur colère face à cet attentat. La question de la sécurité des manifestations culturelles est par ailleurs soulevée, une mission interministérielle Culture-Intérieur ayant en outre été créée quelques jours auparavant.
Sécurité des manifestations culturelles : que faire ?
L’enjeu est de choisir entre une prise de risque qui engage la responsabilité juridique et pénale de l’organisateur, et une volonté de maintenir l’événement qui peut être conçue comme un acte de résistance contre le terrorisme. La ministre de la Culture invite les organisateurs à « ne céder en rien », la réunion interministérielle ayant permis d’assurer que le maintien de ces manifestations est possible en France.
Associations d’élus et bilan des politiques publiques
La rencontre entre les associations d’élus a permis de rappeler le Congrès Villes de France sur le vivre-ensemble par la culture et le sport : la cohésion sociale étant un enjeu majeur, les élus ne peuvent faire l’économie de la culture. Annie Genevard, maire de Morteau, a rappelé que les collectivités dépensent près de 10 milliards d’euros pour la culture et qu’il relève de chaque élu d’évaluer l’efficacité de ses politiques, différents outils le permettant. Olivier Bianchi, maire de Clermont-Ferrand a quant à lui souligné que les politiques publiques n’ont pas nécessairement failli, cela dépend des objectifs fixés. Selon lui, la culture n’a pas la responsabilité de sauver le monde et la dimension éducative est clé dans la gestion de ces problématiques. Marie-Jeanne Beguet, maire de Civrieux, a rappelé qu’il existe des déserts culturels dans les zones rurales, mais aussi une plus grande capacité à se prendre en main avec des bénévoles très mobilisés.
François de Mazières, maire de Versailles, a dressé le bilan des politiques culturelles locales qui avaient connu un essor avec la décentralisation, plaçant la France à l’avant-garde. La culture étant une compétence partagée, elle a été conçue comme facultative et subit donc de plein fouet la baisse des dotations. Pour finir, les débats ont porté sur la notion de droits culturels, inscrits dans le projet de loi liberté de création, architecture et patrimoine, mais aussi sur le bilan des pactes culturels et la contractualisation, et enfin sur la nécessité d’une plus grande solidarité financière des collectivités en matière de culture. Voir le Ondes Urbaines, spécial Congrès Villes de France. Voir les propositions de la FNCC.