« Monsieur le Premier Ministre,
Monsieur le Président du Sénat,
Madame la Ministre, Messieurs les Ministres,
Mesdames, Messieurs les parlementaires,
Chers collègues élus de Villes de France, chers amis,
Mesdames, Messieurs les nombreux élus de toutes nos collectivités de France (je salue tout particulièrement Dominique BUSSEREAU, Président de l’Assemblée des Départements de France),
Mesdames, Messieurs les partenaires de Villes de France,
Mesdames, Messieurs,
Mes chers amis,
Vous voyant si nombreux ce soir, c’est avec beaucoup d’émotion que je m’adresse à vous. En mon nom personnel et au nom de l’ensemble du Conseil d’administration de Villes de France, je vous remercie pour votre présence, que je sais si amicale. J’y vois un témoignage de votre attachement à nos Villes de France, qui sont des piliers de nos territoires.
Ce mot « piliers » me parait d’ailleurs, bien adapté à la situation que connaît notre pays au moment où je vous parle.
Plus que jamais, les villes moyennes et leurs intercommunalités, leurs maires et leurs présidents sont, en effet, à la fois des capteurs extrêmement sensibles des tensions sociales qui parcourent notre société mais également les premiers amortisseurs contre des difficultés ou des injustices sociales. Ils sont aussi les garants d’une réelle harmonie sociale dans nos territoires.
Aujourd’hui je dirais que nous représentons la France des « Gilets Jaunes ». Cette France périphérique où s’expriment toutes les détresses, toutes les conséquences sociales des crises économiques successives. Cette France qui souffre mais reste digne.
Chers amis, soyons vigilants !
Je vous livre cette citation de Paul Valéry écrivait en 1919, au lendemain de la Grande Guerre : « Nous sentons qu’une civilisation à la même fragilité qu’une vie». Nous devons garder cette analyse en mémoire, au moment où de violentes crispations secouent profondément notre pays. Aucun risque ne peut être écarté. »
Pour ma part, j’espère que grâce aux annonces concrètes du Président de la République, que je salue, nous allons pouvoir, ensemble, affronter ces difficultés qui nous concernent tous.
J’espère que nous serons capables d’imaginer des solutions innovantes pour que chacun puisse (re)trouver sa place dans notre société.
Nous pensions que la fracture sociale, dont on nous avait si longuement parlé en 1995, avait été réduite, réparée, comblée…
Nous avions tort.
Rien n’a été résorbé, rien n’a été consolidé…
Et c’est une fracture encore plus importante qui sépare aujourd’hui les territoires de notre République et les habitants qui y vivent et y travaillent. Cela ne saurait durer, il faut recoudre ce qui a été déchiré.
Pour cela il nous faut, impérativement, trouver ensemble des réponses adaptées aux questions soulevées par cette crise.
Monsieur le Premier Ministre, vous nous faites, ce soir, l’honneur de votre présence. Nous y sommes très sensibles. Je vous en remercie chaleureusement. Vous connaissez bien les élus et votre participation aux 30 ans de Villes de France est une marque de confiance, un encouragement à défendre sans relâche les intérêts de nos villes et de leurs intercommunalités.
Monsieur le Président du Sénat, cher Gérard LARCHER, un très grand merci pour cette présence que je sais amicale. Nous nous connaissons depuis longtemps. J’ai eu le plaisir de travailler à vos côtés et sous votre présidence au Sénat. Vous êtes un ami des collectivités de France, un ami de nos villes que vous connaissez bien, puisque vous avez vous-même été maire de Rambouillet. Notre travail avec le Sénat est permanent ; votre présence à nos côtés ce soir est elle aussi un témoignage de confiance envers les élus de notre réseau. Nous y sommes également très sensibles.
J’associe naturellement à ces remerciements les membres du Gouvernement présents ce soir, au premier rang desquels, la ministre de la Cohésion des Territoires et des relations avec les Collectivités Territoriales, Jacqueline GOURAULT, que j’ai le plaisir de connaître de longue date et avec laquelle nous travaillons de manière exigeante mais constructive.
Je remercie enfin Sebastien LECORNU, Ministre chargé des relations avec les Collectivités territoriales, un élu en charge des élus, mais également Julien DENORMANDIE, Olivier DUSSOPT et Sophie CLUZEL avec lesquels nous dialoguons, nous avançons, nous travaillons de manière toujours très exigeante.
Mesdames, Messieurs,
Nos villes n’ont rien de moyennes, elles sont exceptionnelles !
Jean AUROUX, alors jeune parlementaire, l’avait bien compris lorsqu’en 1988, il a fondé la Fédération des Villes Moyennes pour défendre les intérêts de villes dont on ne parlait pas suffisamment, entre notre secteur rural et nos très grandes villes.
En 2001, Bruno BOURG-BROC a eu à cœur de renforcer les dimensions européenne et culturelle de notre association, de permettre au plus grand nombre de villes de la rejoindre.
Christian PIERRET en 2011 a positionné les villes moyennes sur les questions énergétiques et sur l’enjeu central du développement industriel dans le contexte de sortie de la crise économique de 2008.
A Jean AUROUX, Bruno BOURG-BROC et Christian PIERRET, Présidents d’honneur de Villes de France, je veux redire mon estime, mon profond respect et tous mes remerciements car, aujourd’hui encore, vous restez des membres très actifs de notre réseau, d’éminentes personnalités sur lesquelles je sais pouvoir compter.
Oui, Villes de France vous doit beaucoup et si nous sommes ici ce soir, c’est avant tout grâce à vous.
Nos villes sont à l’image de notre pays. Elles sont le maillage de la France, celle des Préfectures, des sous-préfectures, des lieux de proximités connus et reconnus par nos concitoyens.
Elles incarnent la France des territoires.
Villes de France, c’est le marché de Noël de Colmar, le festival de BD d’Angoulême, les Châteaux de Blois et de Lunéville, la cité de Carcassonne, les Maisons de Cognac, le festival international de géographie de Saint-Dié… sans oublier, je ne pouvais ne pas la citer, la cathédrale de Beauvais et son chœur gothique le plus haut du monde.
Villes de France, c’est aussi une façade maritime exceptionnelle, celle d’Antibes, celle des ostréiculteurs d’Arcachon, celle de la Baie de Saint-Brieuc, de Saint-Malo, de Ploemeur.
Villes de France, c’est un tissu industriel incontournable, celui de l’agroalimentaire à Vitré, de l’aérospatial à Tarbes, de la cosmétique valley à Chartres, des assurances à Niort.
Villes de France, c’est enfin, et je pourrais continuer très longtemps, un réseau de villes innovantes, celui de la réalité augmentée à Laval, de la smart city à Nevers ou à Arras.
Oui c’est tout cela Villes de France et j’en oublie beaucoup.
Nous sommes une association d’élus, d’élus locaux, de Maires, de Présidents d’agglomérations. Nous sommes des élus de terrain. Nous connaissons nos villes, nous connaissons nos concitoyens, nous ressentons ce qu’ils ressentent, nous savons leur parler, les rassurer, les écouter, les convaincre aussi.
Elles sont des lieux de cohésion, de cohésion sociale, qui placent l’Homme au cœur de l’action publique locale, en ce sens elles sont humaines.
Mesdames, Messieurs,
Il y a 30 ans, Jean AUROUX a pris cette initiative heureuse de fédérer nos villes dites moyennes.
L’enjeu est, 30 ans plus tard, toujours aussi fondamental : plus de 25 millions de Français vivent dans nos villes et leurs intercommunalités.
Oui, 25 millions !
Il faut bien reconnaître qu’elles ont été pendant longtemps un peu trop absentes des débats malgré les bonnes volontés des élus locaux.
En réalité, il me semble que c'est la géographie qui a trop longtemps été absente des débats publics.
Trop longtemps le modèle métropolitain s’est imposé oubliant tout une partie de notre espace géographique. Celui qui faute de mieux, est désigné sous le terme de Villes Moyennes.
C’est pourquoi il faudrait réinventer le concept de « villes d'équilibres », qui avaient cours dans les années 60 et 70, mais en le toilettant fortement.
Il ne s'agit plus, par ce terme, de désigner des villes ou réseaux de villes qui font contrepoids à Paris, mais bien des villes qui sont le point d'équilibre de territoires moins denses que les métropoles, mais plus vastes.
Car nos villes dites moyennes - que je préfère désigner comme nos villes d'équilibre, sont des pôles de centralité qui irriguent les territoires qui les entourent qu’ils soient ruraux ou urbains
Quand la ville-centre se porte bien, les communes alentour renforcent leurs potentiels de développement.
Nos villes sont un point d’équilibre entre les métropoles, qui sont naturellement des pôles d’excellence pour notre pays, et notre magnifique secteur rural.
C’est bien pour cela que notre association ne s’inscrit pas dans le cadre d’une opposition des territoires, cela ne mènerait à rien ; la France est diverse !
Nous militons, au contraire, pour une solidarité territoriale renforcée.
C’est bien pour cela que nous entretenons un dialogue permanent avec nos amis des autres associations d’élus.
Je veux ce soir les saluer et je suis très heureuse de la présence amicale de Dominique BUSSEREAU, Président de l’ADF, de Philippe LAURENT, Secrétaire Général de l’AMF et de Loïc HERVE, vice-président des petites villes de France.
Je le disais, il était nécessaire de redonner un coup de projecteur à nos Villes de France. Cela a été le cas, et vous ne serez pas étonnés que je vous dise quelques mots du plan Action Cœur de Ville. J’en parle parce qu’au nom de notre association, nous sommes très satisfait du résultat obtenu avec Jacques MEZARD, auquel je veux redire toute mon amitié et mon grand respect.
Nous étions donc en attente d’un plan d’envergure à destination de nos villes. Pas une rustine, non, un véritable programme qui parte, cette fois, des besoins du terrain, qui parte d’un projet de territoire.
Et c’est là où notre association a démontré - s’il en était besoin - toute son utilité, toute la force qui est la sienne.
Villes de France a travaillé, a milité activement pour que ce plan voit le jour. Nous avons fait des propositions très précises, je me souviens notamment de notre manifeste du 15 mars 2016 intitulé : « Faire vivre les cœurs de villes ».
Ensemble, nous avons défini, amélioré, fait évoluer le dispositif que nous connaissons actuellement. Cela a été un travail important de « co-construction » mais le résultat obtenu est à la hauteur :
5 milliards d’euros à destination de 222 villes grâce aux partenaires dont je veux saluer la présence ce soir (les citer : Caisse des Dépôts, ANAH, Action Logement).
Ce programme est non seulement un coup de projecteur pour nos villes mais également une prise de conscience politique et médiatique sur le fait que nos villes moyennes ont un bel avenir qui s’offre à elles, à condition de les accompagner correctement.
Villes moyennes, villes humaines je le disais, j’ajouterai aussi villes d’avenir !
Mais villes d’avenir à condition que l’Etat parfois trop centralisateur vertical oserais-je dire, puisse donner plus de souplesse à nos collectivités, nous fasse confiance, nous qui sommes en première ligne dans nos communes.
Cela passe par un dialogue exigeant mais constructif. Je pense à une mesure qui est dans tous les esprits des élus locaux, la suppression programmée de la taxe d’habitation. Je n’irai pas plus loin devant vous ce soir. Nous aurons l’occasion dans d’autres lieux et d’autres moments d’en parler très concrètement.
Je ne saurais terminer sans saluer, avec beaucoup d’amitié, les élus du bureau et du conseil d’administration de Villes de France.
Ensemble, dans le pluralisme et dans la bonne entente qui nous caractérise, nous avançons collectivement pour être à la hauteur du mandat qui nous a été confié.
Le pluralisme et la diversité, sont en effet essentiels dans une association d’élus. Nous ne sommes pas guidés par des considérations partisanes mais par la vision d’avenir de nos villes.
C’est dans cet esprit que s’inscrit le tandem que nous formons avec Jean-François DEBAT, notre Président délégué.
Je pense pouvoir dire qu’avec Jean-François nous formons un duo de choc ! Nous sommes complémentaires et je te remercie pour ton écoute et ta confiance !
Je tiens enfin, au nom de tous les adhérents de Villes de France, à remercier nos partenaires qui nous accompagnent, nous aident à remplir nos missions avec beaucoup de constance. Nous sommes très heureux de les avoir à nos côtés. Nos échanges sont toujours très fructueux et notre coopération utile. Sans eux, nous ne ferions pas tout ce qu’il nous est permis de faire. Je souhaite que nous continuions à travailler dans cet esprit partenarial.
Je voudrais également saluer notre Directeur Général, Jonathan Gainche ainsi que Anissa, Céline, Armand et Jean-Sébastien qui sont des collaborateurs précieux. Merci pour votre professionnalisme.
Ce soir, c’est un moment particulier dans la vie de notre association.
Villes de France à 30 ans, 30 ans c’est jeune et c’est encore le début de la vie. Picasso avait l’habitude de dire à propos de la jeunesse : « On met longtemps à devenir jeune ».
Nous avons donc du temps devant nous.
Je voudrais conclure en vous disant que nous sommes au commencement d’une nouvelle ère pour les villes moyennes où elles tiendront toute leur place dans la cohésion territoriale de notre pays et dans la République.
Vive les villes de France, vive la République, vive la France. »