ONDES
URBAINES

Ondes moyennes n°477 -

Saison touristique - Les français redécouvrent leur patrimoine


Le secrétaire d’Etat chargé du Tourisme, Hervé Novelli, a présenté le 2 septembre, le premier bilan de la saison touristique estivale 2009. Les chiffres font état d’une hausse globale de la fréquentation touristique de 1% pour juillet et août, par rapport à l’été 2008, avec une hausse de 3,6% en juillet et un recul de 1,2% en août, d’après des enquêtes de l’Insee et de l’agence Atout France.
Fin juillet, le gouvernement voyait « quelques signes d’essoufflement cet été en raison de la conjoncture économique difficile » et tablait sur 7% de baisse de fréquentation des hébergements touristiques, mais le bilan est, heureusement, en contrepoint avec cette prévision. Certaines régions, comme l’Auvergne et le Limousin, ont même su tirer leur épingle du jeu grâce à leurs sites naturels et leurs tarifs modérés.

La baisse du « budget vacances »
Les Français n’ont donc pas renoncé à leurs vacances, mais ont simplement réduit leur budget, annonce le secrétariat d’Etat au Tourisme. La consommation touristique, c’est à dire les dépenses effectuées dans les établissements, est par conséquent en baisse. Ce sont les hébergements à coût modéré qui profitent de cette tendance, campings en tête, avec une fréquentation en hausse de 1,2% en juillet-août, et 4,8% pour les Français. A l’inverse, la fréquentation hôtelière a diminué de 2,6%.
Une étude du Crédoc pour le ministère du tourisme montre que pour partir en vacances tout en limitant les coûts, le choix de privilégier la destination France plutôt que l’étranger est partagé par 39 % des partants ; 33% d’entre eux font en revanche le choix de voyager hors saison pour payer moins cher, ce qui permet de mieux étaler l’activité touristique tout au long de l’année.

La clientèle française reste dans les villes de l’hexagone
Le point noir de la saison touristique 2009 concerne la fréquentation des touristes étrangers, en berne. Les étrangers ont en effet déserté en partie l’Hexagone cet été. Crise oblige, les touristes anglais, italiens, russes et américains étaient plus difficiles à trouver. Le secrétariat d’Etat au Tourisme annonce une baisse globale de -14,5% pour la fréquentation des étrangers provenant des cinq principaux pays européens.

En revanche, la fréquentation des touristes français en France profite d’une évolution importante de +6,3%. Le contexte de crise, qui laissait pourtant présager une chute de la fréquentation et inquiétait les professionnels du secteur,  a eu un effet paradoxalement positif sur la fréquentation touristique nationale. La baisse du pouvoir d’achat a conduit les Français qui avaient l’habitude de partir à l’étranger à rester en France, et l’afflux accru de vacanciers français a compensé pour partie la chute des visiteurs étrangers, selon un bilan publié lundi par le Synhorcat, deuxième organisation patronale de l’hôtellerie restauration.

Ce phénomène a été bénéfique au tourisme urbain. Les villes qui proposent des manifestations culturelles battent des records de fréquentation. Il s’agit prioritairement de grandes villes, comme Nantes par exemple, mais de nombreuses villes moyennes ont aussi profité d’une fréquentation accrue, comme Avignon, qui a vu sa fréquentation augmenter de 4% cette année. Jean-Paul Grimaud, directeur de l’office de tourisme du Puy-en-Velay, évoque lui aussi une « bonne saison », et une « hausse de 10 à 12% par rapport à l’an dernier ».

La comparaison avec les chiffres provenant des autres pays européens laissent croire que le modèle économique français du tourisme résiste a priori mieux à la crise économique que ses voisins.

n°477

09 Sept 2009

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