Avec pas moins de 40 liaisons ferroviaires Corail, Intercités, Téoz et Lunéa, utilisées chaque jour par près de cent mille voyageurs, les Trains d’Équilibre du Territoire (TET) constituent un maillon indispensable dans la chaîne de mobilité des villes moyennes. Les TET rencontrent depuis plus de vingt ans des difficultés financières, dues à un matériel vieillissant et à un niveau de fréquentation relativement faible. La SNCF assurait l’exploitation de ces liaisons grâce aux bénéfices tirés de ses autres activités, en particulier de son activité TGV, mais ce système de péréquation interne ne garantissait pas le maintien de toutes les dessertes TET, dont certaines pourraient d’ici la fin de l’année menacées de disparition.
Rappel de la convention TET
L’État a signé fin 2010 une convention dite TET, qui réaffirme l’importance de maintenir le service public ferroviaire secondaire, dont les TET constituent l’armature même, tout en intéressant la SNCF à la qualité des prestations qu’elle réalise. À travers cette convention, l’Etat se fixe plusieurs objectifs :
- redynamiser le service grandes lignes entre les principales villes non reliées par la grande vitesse ;
- garantir l’irrigation des territoires peu denses dans des conditions économiques et écologiques acceptables ;
- faciliter les déplacements dans le grand bassin parisien ;
- assurer un investissement de la part de la SNCF pour la régénération du matériel roulant existant ;
- améliorer la qualité de service offerte aux voyageurs.
Initialement fixée à 3 ans à compter du 1er janvier 2011, cette convention TET a été prolongée jusqu’au 31 décembre 2014. Cette année supplémentaire permettra d’engager les travaux visant à améliorer la définition de l’offre Intercités, pour une meilleure articulation avec les régions, autorités organisatrices des transports express régionaux (TER).
Comité de suivi des TET
Sous la présidence de Thierry Guimbaud, directeur des Services de Transports au ministère de l’Écologie, de l’Énergie, du Développement Durable et de l’Aménagement du territoire, et de représentants de la SNCF et de RFF, le quatrième Comité de suivi de la convention TET s’est réuni le 2 juin dernier. Plusieurs informations statistiques ont ainsi été fournies aux représentants des usagers, élus, et autorités organisatrices de transports, sur le déroulement de l’exercice 2013.
Au niveau de la régularité, avec un taux de 89,2 % des trains Intercités de jour à l’heure, l’objectif 2013 (88%) est respecté. S’agissant des Intercités de nuit, le taux de régularité se situe à 88,4% en cumul sur l’année ; ce taux est également supérieur à l’objectif 2013 assigné à la SNCF (87%). Parmi, les aléas à l’origine de la dégradation de la ponctualité 2013 des TET figurent les fortes intempéries de début d’année (janvier et février 2013).
1 452 trains d’équilibre du territoire ont également été supprimés en 2013, ce qui représente 1,3% de l’offre totale conventionnée (en trains-kilomètres). Les principales causes des suppressions intervenues en 2013 sont internes à la SNCF ou à RFF, comme celles liées au matériel roulant qui sont prépondérantes (dans 53% des cas), les mouvements sociaux, ou bien les conséquences de la catastrophe ferroviaire de Brétigny-sur-Orge (plusieurs jours d’interruption sur la ligne Paris – Orléans – Limoges – Toulouse).
Les causes externes, comme les « accidents-voyageurs », représentent environ un quart des causes de suppression.
Au niveau de la fréquentation des TET, il apparaît que les chiffres ne sont pas bons. La fréquentation globale du ferroviaire est en effet en baisse (LGV, TET et TER) ces deux dernières années, en raison de la crise économique, mais aussi en raison de la très forte concurrence des autres modes de déplacement, comme le covoiturage. Sur l’ensemble des lignes TET, la fréquentation est en baisse de – 5,8% entre 2012 et 2013, ce chiffre ne tenant toutefois pas compte des conséquences des travaux de modernisation du réseau.
Parmi les différents plans d’actions qui vont être initiés pour tenter de rendre plus compétitif les TET figurent :
- le renforcement des moyens de lutte contre la fraude (réduction de la validité des billets à une semaine à compter de la rentrée) ;
- le renouvellement accéléré du parc de locomotives thermiques (dont la moyenne d’âge atteint plus de 40 ans…), ou la fiabilisation du parc électrique existant ;
- l’amélioration de l’information voyageurs, du confort à bord ;
- la mise en valeur d’une offre commerciale « low cost » sur les TET.
Une prochaine réunion du Comité de suivi des TET est prévue d’ici la fin de l’année.