ONDES
URBAINES

Ondes moyennes n°695 -

Chiffres de la délinquance : vers une tendance haussière


Dans plusieurs rapports consacrés à la délinquance, qu’ils soient menés par des parlementaires ou les inspections générales concernées (IGA, IGS, IGF…) il a été question ces derniers temps d’évolution préoccupante de la « délinquance » au sens large, comme les atteintes aux biens ou à l’intégrité physique des personnes.
La principale limite dans l’utilisation des données extraites des fameux « états 4001 »* reste que le « comptable » de la délinquance est aussi en quelque sorte « redevable » des faits qu’il recense, et qu’il existe des différences de pratiques (Case Q), ou de perception d’un service à un autre sur le territoire, vis-à-vis des faits de délinquance eux mêmes (ex : incivilités urbaines).
Comme il existe un corps de contrôle de la police (IGPN) chargé de se prononcer sur le fonctionnement d’autres services dépendant du ministère de l’Intérieur, on le voit, le maniement des statistiques de la délinquance, restera pour un moment un sujet à la fois polémique et politique.
Comme l’a rappelé dernièrement la revue mensuelle de l’Observatoire national de la délinquance**, la clé de voûte d’un système d’information statistique sur la délinquance n’est assurément pas la fiabilité de l’enregistrement de plaintes, mais l’enquête de « victimation ». Il s’agit alors de recenser de manière exhaustive et directe auprès d’une partie de la population les atteintes subies, pour s’affranchir des faits qui ne sont pas directement portés à la connaissance d’un commissariat ou d’une brigade de gendarmerie.

Au-delà de ces critiques, il reste que l’influence de l’économie sur la criminalité fait l’objet d’interrogations depuis les premiers discours sur le crime comme phénomène social. Depuis la crise pétrolière, les experts estiment que les taux des infractions - à la fois violences et vols – sont en général corrélés avec le taux de chômage des jeunes. Pour les jeunes sans diplôme, l’incidence du chômage est plus forte et intervient plus précocement que pour les diplômés. La situation des plus démunis de qualification va donc rester en phase avec l’évolution des vols et des violences. Moins de chômage, moins de délinquance. CQFD.

* : bases de données internes aux forces de police et de gendarmerie qui constituent un recensement par rubriques, des faits délictuels ou criminels constatés.
** : http://www.inhesj.fr/sites/default/files/bm_2014-04.pdf

 

n°695

14 Mai 2014

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